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20-24 septembrie 2009 - Biblioteca Metropolitana Bucuresti

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Le rituel du feu chez les Mongols 663Rubrouck effectua pour le compte de saint Louis au cœur de l’empiremongol en 1253-1255, il raconte comment les Mongols «font passer entredes deux feux tout ce qui est apporté à la cour [...]. Ils purifient égalementtout le mobilier des morts en le passant entre deux feux». L’entrée d’unétranger en elle-même ne demande pas une purification. C’est la présencede cadeaux apportés par cette personne étrangère, ou l’association de celleciavec un mort, qui la rend nécessaire, comme le montre bien le cas citépar Rubrouck d’André de Longjumeau, moine envoyé peu avant chezles Mongols par le pape Innocent IX: «Aussi y eut-il double motif pourcontraindre frère André et ses compagnons à passer par le feu : d’abordparce qu’ils portaient des présents, et ensuite parce qu’ils étaient destinésà un homme qui venait de mourir, à savoir Keu-chan [Güyük-khan, 1<strong>24</strong>6-1<strong>24</strong>8]. A moi, on ne me demanda rien de tel, parce que je n’avais rienapporté». 5Ce rite de purification par le feu (il s’agit là de bûchers extérieurs,non du foyer familial) se pratique encore chez les Mongols dans le cadredes rites funéraires, associé à une purification par un laitage ou de l’eaubénite, mais nous ne l’avons pas trouvé mentionné à propos du mariagedans nos sources, à l’exception des Mongols Ordos. Chez ces derniers,indique Mostaert, un rite similaire est effectué avant que la bru ne pénètrepour la première fois dans la yourte de sa nouvelle famille: il s’agit de lapurifier de l’influence de ses divinités ancestrales avant de l’introduire sousl’influence des divinités ancestrales de la nouvelle famille.Le rapport que la jeune fille, avant son mariage, entretenait avecl’esprit du foyer de son père, tout en bénéficiant de sa protection et desa vertu purificatrice, était marqué par un grand respect et l’observationde comportements ritualisés et d’interdits exprimant la croyance qu’ilexiste un esprit du feu, «le maître du feu» (galyn ezen), à qui l’on doit leplus grand respect. L’entretien du feu du foyer est une tâche féminine queremplit l’épouse ou la belle-fille s’il y en a une, et non la fille de la maison.Ce sont les frères de la jeune fille qui reçoivent, lorsqu’ils s’installent, dufeu du foyer paternel; et c’est sa mère qui «nourrit» le feu du foyer et assureune descendance au lignage patrilénaire. Ce n’est donc qu’en devenant bruque le rapport de la fille avec le feu devient plus important, mais ce statuts’accompagne aussitôt de tabous très forts d’évitement envers son beaupèreet les aînés de sa belle-famille.Ainsi, la tâche d’entretenir le feu du foyer de son mari, de préserversa combustion, de le «nourrir», lui revient entièrement. Parallèlement, labru a le rôle primordial «d’entretenir» la vie de la lignée de son mari en5Rubrouck 1985: 216.

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