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20-24 septembrie 2009 - Biblioteca Metropolitana Bucuresti

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La Roumanie des années 1970 vue par un jeune français 843l’endroit m’a conduit à lui demander s’il était Roumain. C’est ainsi que j’ainoué connaissance avec le professeur Mircea Reagnala qui à trois reprisesdans les années suivantes m’a fait l’amitié de m’accompagner à traversson pays: principalement en Bucovine méridionale, dans le Maramures, enTransylvanie, dans le delta du Danube et, bien sûr, à Bucarest.*Mes plus fortes impressions de voyage m’ont été offertes par lescampagnes roumaines. Pour un familier des villages du Massif centralfrançais vidés par un siècle d’exode rural et désertés par une grande partiede leur jeunesse, les villages roumains sont apparus en 1973 comme desendroits peuplés, très vivants, sans déséquilibre des générations: les enfantsy étaient nombreux.La persistance d’un art populaire riche, coloré et très vivace fut l’unedes découvertes de mon premier voyage. A Putna, en Bucovine, une vieilledame rencontrée dans une rue du village nous a conduit chez elle pournous montrer sa production: c’était une artiste populaire. J’ignorais alorsla tradition des oeufs de Pâques décorés que j’ai retrouvée plus tard enMoravie. En plus de vêtements traditionnels j’ai admiré ses broderies,la variété de leurs motifs géométriques, la vivacité de leurs couleurs.Curieusement, notre visite fut prolongée par l’arrivée d’un couple de Françaisqui apportaient à la fille de notre hôtesse, elle-même mère de famille, unensemble de vêtements d’enfants, usagés, en textiles synthétiques, dont lesplus appréciés – mais seulement ceux-ci – furent en partie échangés contredes articles traditionnels. Qui était gagnant, qui était perdant à ce troc?Qu’un objet des plus ordinaires, comme par exemple une cuillère enbois, ne puisse exister sans contenir un élément décoratif, sans être luimêmedécoration, montrait de façon éloquente ce qui a été perdu avec lafabrication en série.Parmi mes autres rencontres avec l’art populaire des campagnesroumaines il y a eu, entre autres, les icônes sur verre du Maramures,l’inoubliable cimetière gai de Sapanta avec la seconde vie qu’il offreaux défunts. La visite à Bucarest du très instructif Musée du village avaitconstitué une utile introduction au voyage.L’univers rural de régions telles que la Bucovine ou le Maramuresm’est apparu comme un conservatoire de savoirs-faire très anciens – si cen’est antiques. C’est ainsi qu’à Bogdan Voda j’ai vu pour la seule fois dema vie une paysanne filer la laine avec une quenouille.L’autre grand souvenir que je conserve des campagnes roumaines estcelui d ’un bien immatériel: la pratique maintenue vivante de l’antique

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