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20-24 septembrie 2009 - Biblioteca Metropolitana Bucuresti

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Le rituel du feu chez les Mongols 667sont distincts, agissent ensemble, chacun à sa façon, à l’égard de la bru,nouveau membre que la famille, et plus largement le lignage, est en traind’acquérir pour assurer sa perpétuation.Prosternation de la bruOn fait vénérer le feu par la nouvelle bru, lors de son arrivée chezses beaux-parents, le jour du mariage. Le rituel consiste pour la bru à seprosterner devant le feu de son beau-père et devant sa belle-famille. Ilconsacre l’entrée de la bru dans la famille de son mari.En mongol, «se prosterner» se dit mörgö-, dont le sens premier est«donner des coups de tête» en parlant d’un animal à cornes, «encorner» 16 ;le terme qualifie aussi le comportement du chamane imitant l’attituded’encornement du «ruminant cornu, mâle par excellence» afin de plaireaux esprits donneurs de gibier qui sont conçus sous la forme de cervidés 17 ;dans le contexte rituel, le verbe signifie «toucher de la tête quelque chose,se prosterner, s’incliner».Dans sa description des coutumes de mariage des Ordos, Mostaert 18décrit les préparatifs de la bru avant qu’elle ne soit escortée dans sa nouvellefamille où aura lieu la prosternation devant ses beaux-parents. Au préalable,on procède à une purification de la bru: l’homme décrit un cercle autour dela jeune fille avec une cuillère remplie de braises sur lesquelles sont poséesdes tiges d’arc, «genévrier», et il lui fait une onction de beurre sur le front.Ensuite, lorsque la bru ordos fait son entrée dans sa nouvelle demeure,a lieu un rite de purification de la bru par le feu, fidèle aux coutumesanciennes des Mongols, mais que nous n’avons pas vu mentionner dans nossources. Tout d’abord (et cela est en revanche plus courant et mentionnépar les sources), le garçon et la fille se lavent le visage et les mains avecun mélange d’eau et de lait, appelé rašaan (litt. «eau de souce minérale;eau bénite»), préparé par un lama; puis on «purifie» la bru en la faisantpasser entre deux feux (širik) dans lesquels on a jeté du sel et du genévrieret on lui fait enjamber (alhuulhu) un chevron placé transversalement surle sol qu’on couvre d’un tapis de feutre sur lequel on étend un hadag. Cen’est qu’après cette purification, qui écarte l’influence mauvaise des espritsancestraux de la fille, que cette dernière peut être introduite auprès de sesbeaux-parents et de leur propre feu et esprits ancestraux.Il est intéressant de comparer ce modèle de prosternation, que l’ontrouve chez les groupes mongols lamaïsés de celui des Mongols bouriates16Cevel 1966: 345.17Cf. Hamayon 1990a: 497 et sq.18Mostaert 1956: 274-276; Mostaert 1941-1944: 623a, 599b, 26b, 66a.

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