12.07.2015 Views

20-24 septembrie 2009 - Biblioteca Metropolitana Bucuresti

20-24 septembrie 2009 - Biblioteca Metropolitana Bucuresti

20-24 septembrie 2009 - Biblioteca Metropolitana Bucuresti

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

664 Rodica Poplui donnant une descendance. L'entretien de l'un et de l'autre sont donc lestâches primordiales de la bru: on dit qu'elle est «la personne du feu», galynhün. C’est par la «bouche» du foyer qu'elle nourrit le feu, ne devant à aucunprix le laisser s'éteindre: elle l’entretient le soir, le plus tard possible, et selève de très bonne heure pour le réveiller sous les cendres chaudes dont ellel'a recouvert en se couchant. L’extension du feu du foyer est assimilée àcelle de la lignée. Et réciproquement 6 . Cette assimilation s'observe partout,dans le discours quotidien, dans le discours et les pratiques rituelles, dansla littérature orale, etc. Petri signale que, chez les Bouriates, une femme nepeut s’occuper du feu quand elle a ses règles; de fait, avoir ses règles, c’estpour une femme «avouer» qu’elle n’est pas enceinte, qu’elle ne remplit pasle rôle qui lui est assigné dans la perpétuation de sa belle-famille.Si le feu est allumé par les hommes, il est donc entretenu par lesfemmes: épouse ou bru, elle entretient avec le feu un rapport direct, associéà son rôle primordial de procréatrice pour la lignée. La répartitions destâches entre belle-fille et belle-mère, lorsqu’elles cohabitent est clairementexprimée chez les Mongols où la belle-fille est appelée, on l’a vu, «lapersonne du feu» et la belle-mère «la personne du chaudron», togoony hün.Que le feu du foyer soit le symbole de la lignée agnatique, c’est ceque montre aussi l’emploi de termes tels otčigin et otgon, qui signifientétymologiquement «prince du feu» et «roi du feu» respectivement, et quidésignent le fils dernier-né, héritier de la yourte paternelle, continuateurde l’«os» (jas), le lignage patrilinéaire; ou encore l’expression gal zee,«zee du feu», qui désigne un descendant de fille (zee) resté dans le lignaged’origine, le foyer ou «feu» (gal), de sa mère (contrairement à la règle defiliation patrilinéaire habituelle).Traditionnellement, chaque clan gardait son feu et ne le donnait pasà un autre clan. Le feu du foyer ne se transmet que dans les limites de ladescendance patrilinéaire. Lorsqu’un fils quitte la demeure paternelle pours’installer avec son épouse dans sa propre yourte, un nouveau foyer estallumé avec le feu du foyer paternel. De fait, il s’agit de la constitutioneffective – le mariage peut avoir eu lieu bien avant – d’une nouvelle famille,et de la consécration d’un nouveau chef de famille en même temps qued’un nouvel «esprit du feu». Dès que le nouveau foyer est mis en place, unautre esprit du feu apparaît. Il y a une dépendance mutuelle entre le feu dufoyer et les membres de l’habitation; lorsqu’une famille disparaît, on dit enmongol que «leur feu est éteint».6Les nomades transportaient du feu sous forme, par exemple, de bouse séchéeembrasée (la bouse étant le combustible le plus courant dans la steppe) embrasée, et «unmauvais présage planerait sur une famille qui aurait laissé son feu s’éteindre» (Hamayon& Bassanoff 1973, 16, n. 19).

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!