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système de santé. Mais les recommandations pratiques et les stratégies directementapplicables à court terme, par les systèmes de santé et par les mères, sont malheureusementrares.Le rythme auquel les recommandations en matière de nutrition infantile sont réviséesinternationalement est par ailleurs différent de celui auquel les systèmes de santé nationauxpeuvent raisonnablement intégrer ces changements et appliquer ces nouvelles règles. Il n’estparfois pas non plus en accord avec la capacité des gouvernements à assimiler desrecommandations qui ne sont pas toujours immédiatement adaptables au contexte local.Ainsi, les femmes choisissent leur pratique de nutrition infantile après avoir écouté et assimilédes messages de santé publique multiples, en matière de PTME, de malnutrition, provenant dedifférents programmes ou de divers acteurs de santé, et après avoir subi l’influence de leurfamille. Les messages éducatifs sont donc reconstruits par les mères en fonction de contextes,de contraintes et de stratégies multiples, les femmes n’étant pas des réceptrices passives desservices de conseil et d’éducation en nutrition infantile. La capacité des populations àidentifier et mettre en œuvre les meilleures solutions, à diffuser les outils et connaissancesadaptés à leur cadre de vie et leurs normes sociales doit être prise en compte. De plus, l’étudede l’influence des différents acteurs sociaux est essentielle pour comprendre la complexité desdécisions de nutrition infantile dans le contexte du VIH. L’individualisation de pratiquesfortement influencées par le contexte communautaire et social est un enjeu considérable.L’adoption d’un sevrage précoce pour les femmes infectées par le VIH, bien querecommandée par l’OMS comme une option possible de PTME, se confronte au manque dedisponibilité d’aliments fluides et solides pour l’alimentation de substitution. Aucune solutionidéale n’a encore été identifiée et décrite en Afrique, particulièrement en zone rurale. Si bienqu’aujourd’hui, les mères infectées par le VIH, vivant dans des contextes où la situationalimentaire et la capacité financière de leur ménage sont fragiles, ne disposent toujours pasd’alternatives à l’allaitement maternel qui soient abordables et à moindres risques pour leurenfant. Le développement de stratégies de santé publique, au niveau des systèmes de santé etdes communautés, permettant de valoriser le potentiel du « conseil en nutrition infantile » etde soutenir les femmes dans l’adoption de pratiques d’allaitement à moindres risques,notamment l’allaitement maternel exclusif, devient chaque jour plus urgent. Nous allons voirdans les chapitres suivants, en étudiant le cas particulier du Zimbabwe et de l’un de ses104