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d’allaitement maternel pour les femmes séronégatives ou dont le statut VIH était inconnu(World Health Organisation, et al., 1998a; World Health Organisation, et al., 1998b; WorldHealth Organisation, et al., 1998c). Les mères sont donc souvent le groupe ciblé en prioritépar les initiatives d’éducation et de promotion de nutrition infantile car elles sont lesprincipales responsables des enfants ; dans la majorité des cas, ce sont elles qui allaitent, puispréparent les aliments et nourrissent l’enfant. L’amélioration de la réceptivité des femmes auxnouvelles recommandations de santé publique est un défi continu. Les pratiques de nutritioninfantile recommandées dans le contexte du VIH impliquent des changements decomportement et d’attitude qui sont complexes à initier. Il faut savoir en effet que l’adoptionde pratiques optimales de nutrition infantile requiert non seulement que la mère ait faitun choix informé mais qu’elle ait également la capacité de mettre en pratique ce choix.Nous reviendrons sur ce dilemme dans le cas particulier des enquêtes menées en milieu ruralau Zimbabwe.Les recommandations de nutrition infantile dans le contexte du VIH, leurinterprétation et les conditions de leur mise en oeuvre diffèrent donc selon les communautés(Bassett, 2000) (Tableau 6). L’acceptabilité des alternatives à l’allaitement maternel prolongéafin de réduire la TME postnatale du VIH a été évaluée récemment à Abidjan (Côte d’Ivoire).Les femmes étaient encouragées à adopter soit un allaitement artificiel (lait maternisé gratuit)soit un allaitement maternel exclusif avec sevrage précoce à trois mois. La majorité (99%) desfemmes infectées par le VIH avaient choisi leur mode de nutrition infantile avantl’accouchement, optant principalement pour l’allaitement artificiel (59%), puis l’allaitementmaternel exclusif (29%) (Leroy, et al., 2002). Un récent article de revue sur les stratégies dePTME postnatale a souligné l’acceptabilité possible du lait artificiel dans un contexte urbainet de gratuité (Rollins, et al., 2004). Il est important de rappeler néanmoins que les substitutsau lait maternel sont en réalité rarement disponibles et accessibles financièrement aux mèresvivant dans les pays en développement (Coutsoudis, et al., 2002; Kiarie, et al., 2004; Omari,et al., 2003). En zone rurale, où la pauvreté et les conditions environnementales sont moinsfavorables qu’en zone urbaine au choix et au maintien de pratiques d’allaitement artificiel, leschoix et enjeux en termes de nutrition infantile dans le contexte du VIH sont d’autant pluscomplexes.Si la faisabilité de l’allaitement artificiel en zone rurale peut être problématique, l’allaitementmaternel exclusif a également été décrit comme l’une des pratiques de nutrition infantile les98