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Ainsi, si certaines lois ont permis d’améliorer le statut de la femme zimbabwéenne dansdes domaines spécifiques, et si la situation des femmes n’est pas uniforme sur tout leterritoire, dans l’ensemble, l’émancipation des femmes dans le contexte culturel du sexeet de la reproduction est loin d’être acquise.A.4.Croyances et traditionsLa Zimbabwe est un pays très religieux. La chrétienté est la religion principale du pays,adoptée par près de 80% de la population d’après le recensement de 2002 20 . La plupart de ceschrétiens se déclarent catholiques (40-50%), bien que se développent également un grandnombre d’églises protestantes plus ou moins confessionnelles (méthodistes, pentecôtistes,anglicanes ou apostoliques, entre autres). La pratique religieuse représente un part importantede la vie de nombreux zimbabwéens, et l’influence des messages et des croyances religieuses nedoit pas être sous-estimée. Ainsi l’Eglise catholique au Zimbabwe prône la fidélité, en défendantses propres conceptions éthiques d’une démarche de prévention du VIH (Dozon, 2001b).Comme dans l’ensemble du monde, l’église a pris position contre certaines agences de luttecontre le SIDA et programmes de prévention du VIH faisant la promotion de l’utilisation despréservatifs, et contre l’éducation sexuelle et la prévention du VIH/SIDA à l’école (Marindo, etal., 2003). Aujourd’hui, le gouvernement ne semble pas vouloir confronter certainespositions conservatrices de l’Eglise et leurs conséquences dramatiques pour laprévention du VIH/SIDA.A cette religion institutionnalisée se greffe aussi des religions traditionnelles dont lescroyances et pratiques se mélangent. La majorité des Shona ont adopté une religionmonothéiste selon laquelle « Mwari » (celui qui est), être suprême, a créé l’univers(Owomoyela, 2002). Les Shonas ont également préservé le culte des ancêtres,particulièrement en zone rurale, et communiquent avec leurs aïeux et autres esprits au traversde médiums – sorciers. Leurs croyances en la magie et la sorcellerie sont encore fortes. Leschefs traditionnels (chiefs), encore aujourd’hui « responsables » de la prospérité économiqueet politique de leur communauté (souvent plusieurs villages), sont également chargés depréserver les communautés des mauvais esprits (Bourdillon, 1998). C’est ainsi que les Shona,comme un grand nombre de peuples africains, attribuent rarement les causes des infections etdes maladies à des explications triviales telles que les contaminations environnementales ou20 Central Statistical Office. Census 2002 Zimbabwe - Preliminary Report. Harare: Central Statistical Office; 2002.111