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exprimées notamment dans les discours des professionnels de santé (souvent des femmeselles-mêmes). Ainsi par exemple, lors des séances d’éducation pour la santé dispenséeschaque matin à MMH, incluant les messages de PTME, il était fréquent d’entendre lesinfirmières suggérer aux femmes, non seulement de discuter de la PTME avec leur partenaire,mais surtout de leur demander l’autorisation de bénéficier de services de conseil et dedépistage du VIH. Le manque d’autonomie des femmes et leur faible pouvoir de décision,seraient confortés par les professionnels de santé eux-mêmes, qui leur imposent leur proprestabous, transfèrent leurs propres inquiétudes sur leurs patientes, et par-là même contribuent àfreiner l’acceptabilité des services de PTME.Il est donc possible que le professionnel de santé, responsable des statistiquessanitaires d’efficacité, débordé par une multitude de fonctions cliniques et administratives,détenteur d’un pouvoir social particulier dans ces communautés rurales, ne représente pasforcément le meilleur interlocuteur en matière de conseil du VIH. Pour pallier ces contraintes,la faisabilité et la qualité de l’utilisation de personnels non-professionnels ont été étudiées.Les arguments en faveur de la participation de conseillers volontaires sont principalementlogistiques, leur intervention permettant d’alléger la charge de travail d’un personnel infirmierdéjà débordé par ailleurs. Le fait que ces agents volontaires soient souvent recrutés parmi desgroupes de soutien et soient eux-mêmes parfois infectés par le VIH, permet une éducation etun dialogue par les pairs qui est reconnu comme une stratégie de prévention du VIH/SIDAparticulièrement efficace (voir partie 4.2.3). Ces volontaires disposeraient de davantage detemps et de compétences interpersonnelles, seraient davantage sensibilisés aux enjeux sociauxde la connaissance d’un statut séropositif, et permettraient d’améliorer l’acceptabilité desservices de PTME parmi les femmes plus socialement exposées au risque du VIH.Au Zimbabwe, cette stratégie communautaire, longtemps refusée par le MOH/CW et le corpsprofessionnel des infirmières, semble être de plus en plus encouragée dans le contexte del’offre de services de PTME. En 2004, le MOH/CW a crée un nouveau poste de santépublique, le Primary Care Counsellor (PCC), dont les responsabilités principales sont leconseil du VIH, le conseil en matière de nutrition infantile, ainsi que le conseil auprès despatients tuberculeux. De la même façon, les CDC américains, en collaboration avec ZACH(Zimbabwe Association of Church Related Hospitals), soutiennent depuis 2003 l’offre deservices de conseil du VIH par des volontaires au sein de certains hôpitaux de mission dupays. La multiplication des acteurs et des bailleurs de santé publique impliqués dans la PTME288