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infantile ne sont apparus possibles que chez les femmes soutenues par leur famille, confianteset ouvertes sur leurs pratiques (de Paoli, et al., 2002). Dans notre cas, les pratiques denutrition infantile observées au cours de l’enquête MMCHS étaient influencéesprincipalement par des contraintes économiques (choix de l’allaitement maternel pour lesfemmes infectées par le VIH, sevrage tardif pour l’ensemble des femmes) et parl’organisation du système social et culturel (préférences et traditions pour certaines pratiquesd’allaitement mixte). Le degré de « choix informé » des mères s’est largement confronté auxdéterminants socio-économiques et culturels de la nutrition infantile (Mendras, 1989). Lesfemmes étaient donc d’autant plus restreintes dans leur pratique de nutrition infantile qu’ellesdevaient également gérer les dimensions économiques des alternatives à l’allaitementmaternel. Dans le district de Buhera, les jeunes mères infectées par le VIH étaient ainsiexposées à une double forme de stigmatisation : liée à leur statut sérologique mais aussiliée à leurs contraintes budgétaires, ne pouvant ni faire face au coût financierd’alternatives à l’allaitement maternel ni au coût social d’alternatives à l’allaitementmixte. Ce contexte d’influence des conditions socioéconomiques sur l’acceptabilité desinterventions de PTME est commun dans de nombreux pays aux ressources limitées,exprimant en réalité « la banale universalité des attitudes » (Fassin, 2001b). Didier Fassinsouligne ainsi l’importance de relativiser les résistances culturelles des populations àl’adoption de certaines pratiques de santé et de ne pas systématiquement focaliser lesinitiatives de promotion de santé publique sur les « facteurs culturels » qui influencent lespratiques sanitaires. L’identification et l’incrimination à tout prix de facteurs et dedéterminants culturels équivaut en effet à blâmer les victimes en occultant lesresponsabilités de la société et de l’Etat.Au sein du système de santé du district de Buhera, l’introduction de ces activités deprévention du VIH/SIDA a également bouleversé le cadre traditionnel des soinsprénatals ainsi que les décisions professionnelles et les pratiques de santé du personnel deMMH chargé de la gestion des interventions de PTME. Dans de nombreux pays, ces activitésont été mises en œuvre à l’initiative d’organismes de soutien technique et financier extérieurset non sous l’impulsion directe des ministères de la santé. Dans le district de Buhera, ladirectrice médicale du district, en collaboration avec la responsable de PTME au MOH/CW, aété l’instigatrice principale de l’initiative pilote de PTME à MMH, et l’ISPED et l’EGPAF nesont venus qu’accompagner cette démarche. Néanmoins les principes techniques du risque deTME du VIH, les prophylaxies ARV, les modifications de pratiques d’allaitement maternel338