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est apparu que cette tendance à délocaliser les activités de PTME n’était pas de l’initiative desprofessionnels de santé. Ceux-ci ne recommandaient pas l’intervention d’agents de santécommunautaires mais plutôt l’intervention de professionnels de santé que l’on enverrait dansla communauté. La responsable du Département de Nutrition du MOH/CW voudrait d’ailleursencourager la multiplication des centres de santé certifiés par l’IHAB. De nouveauxinvestissements dans la formation des infirmières pourraient ainsi contrebalancer la tendanceà la communautarisation des activités de PTME postnatale telle que décrite dans la partie 4.2.Une approche institutionnalisée de la promotion de l’allaitement maternel contribuerait aussià réaffirmer l’autorité des professionnels de santé et leurs prérogatives médicales sur lescomportements et les normes sociales en matière de nutrition infantile. L’offre optimale deservices de PTME en zone rurale se situe probablement quelque part entre ces deuxextrêmes.En outre, l’institutionnalisation des interventions de PTME soulève des enjeux sociauximportants. Le système de soins zimbabwéen fait actuellement peu de place à l’homme,partenaire d’une femme enceinte et futur père. Si dans leur discours officiel, les agents desanté expriment la nécessité de promouvoir la participation des partenaires, au quotidien, ilsne semblent pas toujours vouloir remettre en question leur capacité à accueillir ces hommes.Nous avons même pu observer à MMH une tendance inverse de renforcement des rapports dedépendance existants, par le biais de recommandations faites aux femmes avant d’accepter leconseil et le dépistage du VIH (« consultez vos maris »). Les femmes sont ainsi prises dansune double pression sociale, celle des agents de santé et celle de leur partenaire et de leurfamille. Dans un tel contexte, le système de soins semble participer à la construction socialedu SIDA.Le rôle ambigu, peut-être même hypocrite, joué par le système de santé et lesinstitutions internationales a également été beaucoup discuté dans le cas de la notion de« choix éclairé » en matière de dépistage du VIH ou de pratiques de nutrition infantile.Le concept de décision informée a été présenté comme « une approche fondée sur les droitsdes personnes » (Desclaux, 2001), prônant la liberté individuelle et affichant l’adaptabilité dusystème de santé devant une diversité de pratiques et de comportements de santé choisis parles femmes. Mais nos résultats d’enquête et le contexte socioculturel et économique observédans le district de Buhera, ont été autant d’indications de l’inexistence réelle de cette liberté.La majorité des femmes vues en séance de conseil à MMH connaissaient de multiples340