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géographique avec les femmes (Bryant, 1982). Les femmes sont donc confrontées à lanécessité d’estimer l’acceptabilité familiale et sociale des pratiques de nutrition infantile, quecette acceptabilité soit perçue ou réelle (Freed, et al., 1993).Au sein de ces réseaux sociaux, l'autonomie des femmes à adopter les pratiques de nutritioninfantile de leur choix est déterminée par le type de partenariat avec le père de l’enfant, parleur indépendance économique au sein de leur famille, ainsi que par le type de rapportssociaux de genre, souvent inégaux dans les sociétés africaines. Pour une femme infectée par leVIH, le choix en matière d'alimentation de l'enfant implique souvent le partage de son statutsérologique avec son partenaire et son entourage. Or, étant souvent la première personne de lafamille à connaître son statut sérologique grâce au dépistage prénatal, la femme peut craindredes attitudes discriminatoires envers elle, comme envers toute personne vivant avec le VIH.Dans un tel contexte, réduire le risque de prévention de la transmission du VIH parl'allaitement revient, pour les femmes, à choisir entre un risque biologique pour l'enfantet un risque social pour elle-même également.De la même manière, la capacité des femmes à se positionner par rapport à l'autorité médicalepeut influencer leur compréhension, leur acceptation ou leur refus des recommandations oudes injonctions en matière de nutrition infantile. Ce phénomène est d’autant plus exacerbédans le contexte de recommandations de nutrition infantile changeantes telles qu’au cours desdernières années. Les messages délivrés par les professionnels de santé dans le cadre desprogrammes de promotion de l'allaitement maternel sont favorables à l'allaitement prolongé.L’introduction des interventions de PTME postnatale du VIH a fait apparaître de nouveauxmessages de nutrition infantile. Ainsi, le degré d’influence de ces recommandationsinternationales et nationales en matière de PTME sur les pratiques de nutrition infantiledépend en partie des relations de chaque femme avec le système de soins et plusparticulièrement avec les professionnels de santé chargés de la PTME.Par ailleurs, les femmes infectées par le VIH parviennent rarement à appliquer dès lanaissance de l'enfant les pratiques d'allaitement choisies lors du conseil du VIH ou du conseilen matière de nutrition infantile. Les modalités d'alimentation ne sont en effet pas décidéesune fois pour toutes, mais font l'objet de négociations par les femmes avec leurentourage, et de stratégies complexes pour défendre et maintenir leur décision. Ceciimplique que les attitudes et les pratiques doivent être examinées en tant que processus et non74