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Les interventions de PTME s’efforcent d’éviter l’infection pédiatrique du VIH tout enpréservant le statut nutritionnel des enfants par l’adoption de pratiques de nutrition infantileappropriées. Dans un contexte d’épidémie généralisée du VIH au Zimbabwe, où plus d’unquart des femmes enceintes sont infectées par le VIH, et alors que la santé de l’enfant avaitobtenu auparavant des succès uniques en Afrique, ces objectifs, pleinement justifiés, ontimpliqué d’importants et rapides bouleversements du secteur de la santé et des mentalités.Notre étude de cas en milieu rural zimbabwéen a mis en lumière les enjeux typiques de lamise en œuvre d’une nouvelle intervention de santé publique, et ce à plusieurs niveaux :l’approche stratégique d’intégration dans une politique nationale ; l’organisation logistiqued’un centre de santé et de ses réseaux avec la communauté ; les changements de pratiquesprofessionnelles des agents de santé ; ou la gestion personnelle et sociale, par les populationsbénéficiaires, d’un service de santé dont les conséquences ne sont pas toutes maîtrisées etmaîtrisables. Cette intervention de santé publique est d’autant plus complexe qu’elle toucheau domaine hautement stigmatisé de la prévention du VIH/SIDA. Ainsi, si les initiatives dePTME dans les pays en développement bénéficient d’un large soutien international entermes de financements et d’expertise technique, elles souffrent aussi d’être lespremières interventions de prévention du VIH/SIDA offertes, en routine, dans lescentres de santé de base. L’utilisation de l’ensemble des services de PTME implique pourses bénéficiaires des attitudes ouvertement révélatrices de leur statut sérologique, enparticulier au cours de la modification des pratiques de nutrition infantile. Il est apparu à lalumière de nos résultats que malgré la simplicité de la formulation de l’intervention de PTME,celle-ci impliquait de grands bouleversements, nécessaires, mais risqués, du système de santéet des systèmes sociaux.Les principales difficultés observées après quelques années d’interventionsopérationnelles de PTME dans le district de Buhera étaient les suivantes : le programme demobilisation communautaire avait permis de nombreux progrès dans les niveaux deconnaissance de la population mais de nombreuses carences et contresens persistaient ; lacouverture et l’acceptabilité en services de PTME était insuffisante à MMH ; lesrecommandations en matière de nutrition infantile dans le contexte du VIH étaientinsuffisamment appliquées ; et les services de nutrition infantile étaient évalués commeinsuffisants. De nombreuses femmes infectées par le VIH, informées de leur statutsérologique, n’ont pas pu bénéficier de l’ensemble des services de soutien après345