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contraintes dans leurs décisions quotidiennes de santé. Les opportunités manquées de PTMEdocumentées à MMH et les observations de pratiques de nutrition infantile dans lacommunauté ont suggéré que les femmes n’avaient en réalité qu’une faible marge de décision.Dans ce contexte, accorder le « choix » aux mères de leur pratique de nutrition infantileconstituait une « reconnaissance pragmatique de l’incapacité du système de santé à contrôlercertains déterminants sociaux de la santé et à assurer une prévention équitable dans unsystème de santé inéquitable » (Desclaux, 2001). Le système de santé serait en quelque sortecapable de se déresponsabiliser des conséquences sur la santé de l’enfant des pratiques denutrition infantile adoptées par les mères. Ce désengagement professionnel et social desagents de santé est probablement involontaire, et certainement au niveau local du district deBuhera. Il n’en est peut-être pas de même sur la scène internationale où les décideurs de santépublique ne parviennent toujours pas à produire des outils concrets d’aide à la décision, quece soit pour les professionnels de santé par conséquent impuissants, ou pour les mères parconséquent davantage vulnérabilisées. Les femmes sont en effet particulièrement exposées aurisque social de stigmatisation et de l’infection par le VIH dans le couple, et laresponsabilisation des femmes en matière de nutrition infantile est susceptible de généraliserun discours de culpabilité en cas d’allaitement maternel facteur de risque (Desclaux, 1996).Le contexte international de désaccords et de tensions dans la définition desrecommandations les plus appropriées favorise les dilemmes de santé publiquerencontrés par les femmes et professionnels de santé et limite le développement d’unclimat communautaire et social favorable à l’acceptabilité des interventions deprévention du VIH/SIDA. Le fait que la plupart des études opérationnelles de PTME aientfait état des contraintes socioculturelles à l’acceptabilité du dépistage, du faible pourcentagede partage des résultats ou des difficultés de mettre en œuvre des stratégies de PTME postpartum,sont autant d’indicateurs indirects des lacunes de ces campagnes de mobilisation etd’éducation communautaire mises en œuvre à ce jour. Nos observations et nos analyses deterrain nous ont rappelé à quel point la mobilisation communautaire était un processus qui seprévoit et s’évalue au long terme. Les changements de mentalités et de comportements auniveau individuel et sociétal, clés de la réussite des activités de PTME et de préventiondu VIH/SIDA au sens large, sont lents. Les activités à base communautaire, partiesintégrantes des stratégies de PTME, sont ainsi les activités les plus complexes àorganiser et à évaluer. Elles souffrent d’ailleurs d’investissements insuffisants et restentles moins documentées et partagées internationalement.341