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des services de PTME à MMH a impliqué le développement ou l’imposition de nouvellesnormes, de rapports et de repositionnements sociaux. Les questions relatives à la préventiondu VIH ont en effet d’importantes répercussions émotionnelles et sociales, liées en grandepartie à la peur de la stigmatisation – réelle ou perçue – des personnes affectées par leVIH/SIDA. Ainsi, l’offre d’interventions de PTME par les professionnels de santé deMMH, la démarche d’utilisation des activités de PTME par les mères et l’acceptation deces services et de leurs conséquences par la communauté de Buhera avaient chacune unpré-requis : la reconnaissance de l’existence du risque d’infection par le VIH et de lapossibilité de prévenir cette infection par des interventions et des comportementsspécifiques. Dans un contexte zimbabwéen de lente réponse à l’épidémie, une telle démarcheactive face à l’épidémie a été particulièrement complexe à initier et à pérenniser.Les femmes enceintes se présentant aux consultations prénatales de MMH, s’exposant auxinterventions de PTME, ont dû se positionner face au risque d’infection par le VIH et face àleur entourage. Si l’acceptation du conseil et dépistage du VIH a exprimé leur volonté d’êtreactrices de la survie de leur enfant et de leur propre santé, il s’agissait également pour ellesd’une prise de risque personnelle quant aux conséquences de la découverte de leur statutsérologique. Les femmes infectées par le VIH, en particulier, étaient peu à même de mesurerl’ensemble des enjeux de la PTME par l’allaitement maternel. Grâce à notre monitoragedétaillé des activités de PTME à MMH, nous avons observé qu’entre 2001 et 2003 peu defemmes enceintes ont refusé le dépistage du VIH, conduit le jour-même du conseil pré-test.Cependant, la déperdition progressive du nombre de femmes au sein de la cascade de servicesde PTME a révélé l’importance du temps de réflexion qu’elles s’étaient, à juste titre, accordé.Après diagnostic de leur situation personnelle, les difficultés anticipées de gestion de leurstatut sérologique dans leur famille et dans la société ont ainsi conduit un grand nombre defemmes à ne pas utiliser l’ensemble des services de PTME. Les pressions sociales, réelles ouperçues, sont parmi les facteurs de non-acceptabilité des interventions de PTME les plusrépandus au monde. Une approche de conseil et dépistage prénatal focalisé uniquementsur des objectifs de prévention de l’infection pédiatrique est réductrice. Le conseil posttestdu VIH doit offrir un cadre de discussions plus approfondies sur le processus de partagedes résultats et sur les moyens de développer le soutien de l’entourage. Les stratégiespermettant de rassurer les femmes enceintes et de développer leur confiance et leurscompétences personnelles dans la gestion des conséquences sociales potentiellementassociées à leur démarche de PTME sont encore sub-optimales.335