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L’exposition des familles et des communautés aux interventions de PTME a pu être, dela même manière, source d’incompréhensions, de peurs et de réticences diverses.L’entourage des femmes s’est retrouvé en présence d’une alternative. Il pouvait adhérer auxévolutions scientifiques et culturelles en matière de prévention du VIH, construire le dialogueavec la mère bénéficiant de services de PTME et lui offrir son soutien émotionnel etéconomique. Mais il pouvait également provoquer un conflit plus ou moins violent enopposition aux initiatives d’amélioration de la santé de l’enfant prises par la mère. Nousn’avons pas documenté, ni auprès des femmes ni auprès de leur entourage, l’existence de cesconséquences négatives de l’introduction de services de PTME. Nous avons cité néanmoinsprécédemment l’étude de revue d’Ann Medley qui décrit certaines réactions au dépistageprénatal du VIH. D’après les études recensées, entre 4 et 13% des femmes dépistées dans lecadre des interventions de PTME souffrent de violences de leur conjoint (Medley, et al.,2004). Une meilleure compréhension des raisons motivant la violence et le manque de soutienenvers les femmes ayant bénéficié de services de PTME pourrait permettre de mieux ciblerles stratégies de sensibilisation et de mobilisation en faveur de la prévention du VIH engénéral.Enfin, les professionnels de santé, parfois catholiques comme à MMH, se sont vusimposer, du jour au lendemain, une offre de services de prévention du VIH. Cesbouleversements les ont naturellement confrontés, dans leur propre pratique de santé,aux peurs liées à l’infection par le VIH. Encourager les mères à entreprendre une démarchede PTME, avec ou sans l’aval de leur partenaire, a exigé d’eux une prise de position forte faceaux normes culturelles d’une société shona traditionnellement patriarcale. De plus, lesservices de conseil et de soutien après l’accouchement, tels que recommandés dans lecontexte des interventions de PTME, ont requis un suivi plus fréquent que celui qu’ilsréalisaient jusqu’alors au cours des consultations de suivi pédiatrique (surveillance de lacroissance, vaccination). La mobilisation et la motivation sans cesse renouvelées desprofessionnels de santé se sont avérées nécessaires pour limiter leur frustration face auxfaiblesses de certains aspects des interventions de PTME.Tous les acteurs de santé publique locaux ont donc été sollicités et encouragés àréévaluer leurs positions personnelles et sociales lors de l’introduction des services dePTME dans le district de Buhera. Et pourtant, ces groupes de populations ont été peu336