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impliqués dans la définition d’interventions de PTME ciblant leurs propres problèmes.L’introduction des services pilotes de PTME à MMH n’a pas été précédée d’une phasepréparatoire, permettant aux femmes, en tant qu’actrices principales de ces interventions, dediscuter des différents enjeux socioculturels ou économiques de ces services de santé et deproposer des solutions appropriées. Cette absence de préparation psychologique et sociale etd’information préalable a immanquablement eu des conséquences négatives sur l’utilisationdes services de PTME. Ainsi, les femmes enceintes vues à MMH, déjà vulnérables et fragilesémotionnellement en raison de leur grossesse, ont pu être déstabilisées davantage par lamention systématique des questions de VIH/SIDA en consultation prénatale. Elles ont en effetété confrontées au traumatisme personnel de la découverte d’un statut positif, à la culpabilitéet l’inquiétude quant aux décisions de santé à prendre pour le futur de leur enfant et auxrisques de stigmatisation liés à leur statut VIH et enfin à la complexité des pratiques denutrition infantile « différentes » (alternatives à l’allaitement maternel) qu’elles pourraientavoir à mettre en oeuvre. Le refus du dépistage ou des autres services de PTME estsusceptible d’avoir exprimé la peur des conséquences négatives de ces interventions deprévention du VIH, telles que le rejet ou le blâme par sa famille. Cette peur ou cet obstaclepsychologique au dépistage sont souvent largement basés sur le manque de pouvoiréconomique ou social de la femme, introduisant un aspect sociologique à sa démarche desanté (Vermund and Wilson, 2002).Notre recherche a clairement montré que la constatation scientifique de l’efficacité desinterventions de PTME ne conférait pas le pouvoir de modifier simplement les habitudeset les pratiques des femmes. La rationalisation des comportements de santé envisagéepar les services d’éducation et de conseil en matière d’allaitement maternel ne pouvaitaboutir sans l’analyse des déterminants sociaux, économiques et psychologiques desdifférentes pratiques de nutrition infantile (Mendras, 1989). Il a été démontré que toutesles autres formes de nutrition infantile que l’allaitement maternel impliquaient un coûtfinancier et social. Or, dans la plupart des pays d’Afrique, les femmes infectées par le VIHsont susceptibles d’être rejetées ou abandonnées par leur famille et de connaître davantage deproblèmes financiers que les hommes (Krabbendam, et al., 1998). Ces circonstances ont doncréduit de fait la faisabilité de certains choix de prévention péri-partum et/ou post-partum duVIH. En Tanzanie par exemple, l’allaitement maternel parmi les femmes infectées par le VIHétait motivé par la peur de la stigmatisation et par la pauvreté (manque de ressources pouracheter du lait de vache ou du lait artificiel). Les choix informés en matière de nutrition337