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Les décisions de sevrage sont avant tout pratiques, prises en fonction de la perception de lasanté de l’enfant et de son poids/âge, et surtout en fonction de la disponibilité alimentaire etde la facilité de préparation des aliments de sevrage. L’arrêt total de l’allaitement maternel alieu habituellement vers l’âge de 18-20 mois. La méthode usuelle de sevrage est la séparationphysique entre la mère et l’enfant, celui-ci étant envoyé chez un autre membre de la famillependant quelques jours.A.2. Les aspects socioculturels des pratiques de nutrition infantileLe facteur culturel et traditionnel lié aux pratiques de nutrition infantile est importantau Zimbabwe. Toute une série de gestes et croyances entourent la naissance puisl’alimentation de l’enfant, et en particulier l’allaitement maternel. Comme l’explique BernardTaverne dans le cas des populations Mossi au Burkina Faso, au Zimbabwe il n’existe pas de« spécialiste » de l’allaitement maternel, de personne détentrice d’un savoir spécifique surtous les aspects de l’allaitement maternel (préparation de l’allaitement maternel, qualité dulait, pathologies du sein) et qui aurait un statut social distinct du reste de la population ou desautres guérisseurs (Taverne, 2000). Plusieurs acteurs influencent les pratiques de nutritioninfantile, en particulier les membres de la famille, les sages-femmes traditionnelles, les agentsde santé et les agents communautaires. Une étude a montré qu’au Zimbabwe le type depremier liquide ou aliment donné au nouveau-né était lié à l’endroit d’accouchement, au typede sage-femme et à la religion de la famille 66 , soulignant ainsi la combinaison de facteursd’influence culturels et liés aux services de santé publique.Comme dans la plupart des pays en développement, l’allaitement maternel est utilisé commeméthode de contraception naturelle et les pratiques de nutrition infantile observée parl’entourage permettent de mesurer la fertilité et la chasteté de la mère (Cominsky, et al.,1993). L’adoption de pratiques de nutrition infantile « traditionnelles », c'est-à-dire auZimbabwe l’allaitement mixte dès les premiers mois de vie, est une forme de socialisationpour la mère. L’absence d’allaitement maternel est tolérée dans des circonstances particulièresde maladie ou d’ensorcellement de la mère. Mais la connaissance et la compréhension durisque de TME du VIH par l’allaitement maternel a été peu évaluée au Zimbabwe.66 Madzima RC, Greiner T and Gebre-Medhin M. Breastfeeding practices and patterns in two rural districts of Zimbabwe. Non-publié.139