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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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Réaction anti-(néo)kantienne : contexte et lecture <strong>du</strong> Kantbuch.Nous savons que l’apparition dans les textes <strong>du</strong> terme de « <strong>fondement</strong> » ne peut êtreattestée qu’à partir de 1963 (et, même dans cette date, sa présence est ponctuelle). <strong>Le</strong>Bonheur de Spinoza, le mémoire de maîtrise rédigé à Lille vingt ans auparavant, nemontre aucune trace de ce terme, tout en présentant une doctrine de la substancespinoziste ; Philosophie et phénoménologie <strong>du</strong> corps, pour sa part, l’utilise de manièresporadique et décidément adjectivale (ce qui, certes, ne signifie paratopiquement pasun rôle « secondaire »), qui offre peu d’aperçus intéressants.Au demeurant, L’Essence de la manifestation présente certainement les plusimportants appuis textuels pour notre dégagement ; le terme va ensuite passer audeuxième plan (et syntaxiquement devenir donc de plus en plus adjectival), même s’ilsemble définitivement acquis comme « mode » <strong>du</strong> rapport entre apparaître et être, avantle problème (qui nous occupera à part) de l’« engendrement » en 1996, et la« clarification » en 2000. Parmi tous, c’est sa présence dans L’Essence de lamanifestation (qui s’assignera la tâche d’une « phénoménologie <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> 1 »,comme on verra) qui justifie donc textuellement notre étude. Mais dans aucune de sesœuvres, même pas dans celle-ci, nous ne retrouverons explicitée l’intuition originalequi a poussé Henry à penser le <strong>fondement</strong> comme l’apparaître. Et, si la première partiede ce paragraphe diffère donc des autres comme une sorte d’« annexe historique » (iln’avance pas dans le dégagement <strong>du</strong> « concept » de <strong>fondement</strong>), c’est parce qu’il sepropose comme une hypothèse sur base paratopique <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> à partir d’une lecturerétrospective s’appuyant sur certaines intentions, hésitations ou détournements de laproblématique <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> que Henry a pu lire probablement dans le Kantbuch –ceux qui paraissent avoir installé Henry dans la direction qui fut la sienne 2 .Kant et le problème de la métaphysique 3 vit le jour en tra<strong>du</strong>ction française en 1953.Mais des extraits avaient déjà été publiés dans le « fameux » recueil Qu’est-ce quemétaphysique ? en 1938, dans la tra<strong>du</strong>ction de Henry Corbin. Vom Wesen <strong>De</strong>s Grundesconstituait la partie la plus ample <strong>du</strong> recueil Qu’est-ce que métaphysique ?, et devait1. EM, p 259. Mais le titre reste purement programmatique, « avalé » aussitôt derrière l’affectivité, « lastructure interne » de la manifestation.2. Comment oublier le cartésianisme de Henry au sujet <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>, le fundamentum absolutum etinconcussum veritatis ? Nous croyons toutefois que son cartésianisme présente certains enjeux bien plusessentiels, plus profonds, pour l’ensemble de l’œuvre henryenne, que celle de Heidegger. Peut-etre cellede Heidegger a été, dans son ensemble, la référence qui a poussé Henry en direction de <strong>De</strong>scartes, deMaine de Biran ? Heidegger reste en tout cas une référence négative constante. Cf. infra, § 16, où nousmettons en évidence aussi l’importance de <strong>De</strong>scartes quant à l’ensemble de la formule henryenne del’« onto-phénoménologie ».3. Trad. française par A. <strong>De</strong> Waelhens et W. Biemel. Nous aurons souvent l’occasion de consoliderl’affirmation que cette tra<strong>du</strong>ction, comme le dit E. Martineau, « indépendamment de nombreuses erreursde détail » « dans son ensemble, a fatalement vieilli » (« Avertissement <strong>du</strong> tra<strong>du</strong>cteur », dans M.Heidegger, Interprétation phénoménologique de la « Critique de la raison pure » de Kant, Paris :Gallimard, 1982, p. 9) ; néanmoins, nous aurons à nous détacher partiellement de certains choix deE. Martineau aussi.103

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