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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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inneren Sinnes (Sinn est ici à prendre dans le sens de sensibilité, de sensation, « sens »),si, le temps est la forme de ce qui donne des contenus internes, le temps ne sembleconstituer qu’un ordre ou même un ordonnancement (= disposition selon un ordre) desexpériences, sans aucune référence à la volonté d’être l’essence de la connaissance : aufond, le sens de l’« Esthétique transcendantale » est de dire que tous les contenusempiriques sont percevables dans des rapports de temps.Et c’est ce que Kant dit lorsqu’il s’agit de « dé<strong>du</strong>ire » le concept de temps. <strong>Le</strong>langage juridique kantien nous entraîne déjà sur le tracé henryen : comme il est notoire,« dé<strong>du</strong>ire » consiste pour Kant à justifier la légitimation dans l’utilisation d’un concept,la possibilité réelle ou transcendantale de quelque chose. Arrêtons-nous sur ce passagecélèbre :<strong>Le</strong> temps n’est rien d’autre que la forme <strong>du</strong> sens interne, c’est-à-dire de l’intuition denous-mêmes et de notre état interne [...] il détermine le rapport des représentations dansnotre état interne 1 .Si la deuxième partie de cette citation va sans doute dans la direction critiquée parHenry (celle de trouver un rapport interne à des représentations, et donc d’une formed’extériorité dans l’immanence), il faut ajouter que le choix terminologique de Sinnlaisse le discours, encore une fois, ouvert. <strong>Le</strong> temps est la forme <strong>du</strong> Sinn, mais le sensn’est pas créateur : il est une sensibilité interne comme fonctionnement, une intuitionnon sensible, mais pure a priori. <strong>Le</strong> schématisme appliquera certes le temps à lareprésentation intuitive ; mais dans la sensibilité, la forme pure a priori <strong>du</strong> temps restetoutefois une « forme » structurée selon des rapports de temps.Autrement dit, Kant laisse donc entrouverte une sorte de chemin qui pourraitcon<strong>du</strong>ire à une sensibilité interne de type anté-passif et encore pré-fondamental, si letemps n’y entrait que pour ordonnancer des intuitions internes. Il aurait fallu, pourHenry, penser avec plus d’attention les difficiles rapports entre les conditions a priori etles contenus de la sensibilité – qui en ce cas, en étant internes, coïncideraient avec lesmêmes états internes. Autrement dit : on peut penser que pour Kant le temps disposedes contenus de la sensibilité, mais ne les « éloigne » (au sens moniste) pasnécessairement, et cela malgré la polysémie <strong>du</strong> mot « représentation » sous sa plume.On peut penser, à la suite de Kant, autrement la phrase « die Zeit ist eine notwendigeVorstellung 2 », en mettant l’accent sur cette « nécessité » plutôt que sur la« représentation », interprétée en plus au sens heideggérien de la distance, de latranscendance ontologique.Mais un tel chemin, bien plus long et difficile, n’est point pressenti par Henry, etcette « représentation nécessaire » finit par devenir plutôt une nécessité de (la)1. KRV, B 59-60. « Die Zeit ist nichts anderes, als die Form des inneren Sinnes, d.i. des Anschauensunserer selbst und unseres inneren Zustandes [...] bestimmt sie das Verhältnis der Vorstellungen inunserem inneren Zustande »2. KRV, B 58.252

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