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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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Naturellement la ré<strong>du</strong>ction radicale de toute transcendance n’a de sens et n’estpossible que dans la mesure où s’exhibe, au terme de son procès, ce qui sub-siste quandla transcendance n’est plus là 1 .L’hypothèse de l’anéantissement de la transcendance montre que la recherche d’une« réalité » indépendante de son <strong>fondement</strong> a pour essence de sa manifestation la notionde subsistance, qui ne peut être telle que si elle se présente sous la forme d’une autoaffection– si elle se montre comme « l’être-acculé à soi » 2 .« La forme <strong>du</strong> flux ».Matière, contenu phénoménologique (en tant qu’identique à son mode de révélation),impression sont des notions qui déterminent synergiquement le <strong>fondement</strong> vers celle deconstitution. Ce qui est étonnant <strong>du</strong> point de vue d’une phénoménologie intentionnelle,où la constitution coïncide à l’intentionnalité (il n’y a pas d’acte sans meinen). Henryexplique, à travers la lecture <strong>du</strong> § 86 des Ideen I et des <strong>Le</strong>çons de Göttingen de 1905 surla conscience intime <strong>du</strong> temps, que « le constitué est nécessairement et d’abord en soiun non constitué. Tout est transcendant mais le transcendant est d’abord en soi nontranscendant.Tout ce qui est donné nous est donné en quelque sorte deux fois 3 », sansque l’on assiste pas pour autant à des <strong>phénomène</strong>s doubles, redoublés, dont l’un seraitle spectre de l’autre. En creux de cette <strong>du</strong>plicité de l’apparaître, nous trouvons le« contenu sensuel » d’un côté, et de l’autre l’eidos de l’impression, à savoir ce qui estvisé par elle, de l’autre, « reliés » par un lien de <strong>fondement</strong>. Fort <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>, Henryfait grief à Husserl de « l’ambiguïté foncière de cette conscience originaire », c’est-àdirede la « première donation » sans laquelle (comme le dit Husserl) la consciencevisant toujours un sens, son « être conscience de quelque chose », ne serait « rien » 4 . Cequi nous intéresse afin d’avancer vers une constitution <strong>du</strong> fondé, c’est le faitd’envisager la constitution à l’intérieur <strong>du</strong> contenu fondant, et de le penser commel’impression. La matière et l’impression paraissent pouvoir répondre à une étrangenécessité de subsistance, interrogée contre Husserl en deux moments dans l’article de1987.La « phénoménologie matérielle » henryenne s’oppose aux possibilités envisagéespar une « phénoménologie hylétique » (d’où le sens <strong>du</strong> parataxique « et » qui les reliedans le titre). La notion de matière « n’indique plus l’autre la phénoménalité mais sonessence […] dans la donation pure elle thématise son auto-donation et en rend1. PM, p.15, pour l’ensemble des citations.2. I, p. 85, nous soulignons.3. PM, 26.4. PM, 35, pour l’ensemble des citations et la référence à la citation de Husserl (<strong>Le</strong>çons pour unephénoménologie de la conscience intime <strong>du</strong> temps, Paris : PUF, 1964, p. 131)257

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