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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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pédagogie. <strong>Le</strong> « moi » se montre en effet chez Henry, de la manière la plus rigoureuse,lorsqu’il paraît pris entre, d’un côté, le motif historique de l’ego (tel qu’il fut comprispar Kant), et, de l’autre, la notion de l’âme, presque synonymie <strong>du</strong> « moi » dans le texteconsidéré. Synonymie redoutable, et que R. Barbaras avait promptement aperçu, enexaminant le premier article de Henry (« <strong>Le</strong> concept d’âme a-t-il un sens ? »), que nousnous apprêtons à analyser.« <strong>Le</strong> problème de l’âme, c’est le problème de l’être <strong>du</strong> moi », à savoir de « l’ego ».« Mais », pour le <strong>du</strong>alisme, « l’être <strong>du</strong> moi dépend nécessairement de la structure del’être en général », et dans ce cas « alors l’être <strong>du</strong> moi, mon être, ne peut non plus êtreconnu tel qu’il est en soi, dans sa réalité véritable ». <strong>Le</strong> problème <strong>du</strong> moi au senshenryen a historiquement pris la forme de l’âme, puisque c’est l’âme « dont parle lamétaphysique traditionnelle » pour désigner « cet être réel et véritable <strong>du</strong> moi » et quitomba sous le coup de la forte critique kantienne. C’est Kant « qu’il faudra rejeter »,même si la « tâche peut paraître présomptueuse 1 ».Montrer l’être <strong>du</strong> moi (= l’ego) signifie aussi libérer le sens kantien donné àl’« âme » comme l’équivoque de la critique kantienne à la psychologie rationnelle dansla « Dialectique transcendantale » : à savoir le libérer de l’application de lareprésentation de la substance à la représentation <strong>du</strong> moi.La « critique de la critique 2 » de Henry se configure, selon l’habitude, comme uneinstance préten<strong>du</strong>ment nouvelle derrière un principe onto-phénoménologique defondation de la connaissance absolue, visant une compréhension de l’être sous-jacente àla critique de l’âme. C’est cela ce que Henry peut encore appeler heideggériennement« une destruction ontologique 3 ». La critique que Kant pose à la psychologie rationnelledépend d’une compréhension de l’être qui n’envisagerait pas de montrer unephénoménologie de la connaissance. Comme il le dira dans un texte postérieur,étroitement lié à la lecture de 1965 faite à Bruxelles avant sa publication, « que l’ipséitéde l’ego ne réside pas dans l’essence de la représentéité […] et ne puisse trouver en elleson <strong>fondement</strong>, c’est ce que l’examen de la critique kantienne des paralogismes de lapsychologie rationnelle va porter à l’évidence 4 ».Certes, Kant a envisagé cette quête sur la finitude de la connaissance en développant,en premier, une pensée <strong>du</strong> « <strong>phénomène</strong> » comme ce qui se donne moyennant laréceptivité de la sensibilité et la spontanéité de l’entendement. Cette apparente <strong>du</strong>alitékantienne redouble donc une nouvelle forme de <strong>du</strong>alisme fondé sur la représentation :sur la capacité de l’intuition de s’ouvrir à un « autre » qu’elle, à un contenu empiriquedifférent <strong>du</strong> pouvoir qui le porte à se manifester, « rendant possible toute venue à l’être1. PVI, p. 10, pour l’ensemble des citations.2. PVI, p. 10.3. Ibid.4. GP, p. 125, nous soulignons.234

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