12.07.2015 Views

F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

tout apparaître de l’être (et, par conséquent, toute herméneutique philosophique),comme porteur d’un degré d’intelligibilité phénoménologique propre, indépendant etfait dans la référence à l’objet. L’apparaître, l’immanence, n’apparaît pas sans l’autre,l’être, la transcendance ; mais l’un est un « <strong>fondement</strong> », l’autre ne l’est pas, puisqu’ildoit au <strong>fondement</strong> sa sortie <strong>du</strong> « néant », en se trouvant ainsi « fondé ». L’un a lepouvoir de (se) manifester, l’autre le lui emprunte. <strong>Le</strong> sens de la problématiquehenryenne <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> réside dans l’explicitation de cette « différence », pour autantqu’elle est à même de se montrer, à même son montrer – qu’elle « peut » se montrer.Textuellement et historiquement, l’interrogation sur l’essence de la manifestationsemble se calquer sur celle de « ce qui fait son être essentiel » <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> 1 , pourreprendre la tra<strong>du</strong>ction de Corbin de Wesen dans Vom Wesen des Grundes, et peut-êtreaussi, pour l’ensemble de la problématique sur le <strong>fondement</strong>, de cette« Ursprunglichkeit der tranzendentalen Gründe », mais en tant que tra<strong>du</strong>ite, voiretransposée par Corbin par « réalité-essentielle 2 ». Sauf que chez Henry, la différence,plutôt que l’écart (terme indiquant une « mise à l’écart ») entre apparaître et être serévèle « question » de « dignité », de rang, laissant l’un ou l’autre dans unerelationnalité qui semble bien être (pour le dire de manière provisoire) celle d’unmystérieux mais inévitable processus d’assujettissement. Rien de semblable étaitpossible dans la phénoménologie historique, d’un tel « y être sujet », « à savoir soumiset passif 3 » sans : et cette soumission henryenne semble vraiment excessivementradicale si l’être, le rapport au monde, est assujetti à sa condition phénoménale parl’apparaître, et si ce dernier est, en plus, souvent désigné chez Henry comme étant une« passivité originaire » !Et cela est encore plus paradoxal, si nous remarquons que la position de Henrysemble animée par une attitude « résolutive » concernant ce qui est phénoménologiquedans l’être. Et, pour ce faire, il trouve nécessaire d’inclure immédiatement l’être, sansinstaurer un véritable « lien », sans le transformer en une « relationnalité » qui pourraitêtre interrogée comme telle, sans être comprise à l’intérieur <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>. Biendavantage, le <strong>fondement</strong> relève de celle-ci plutôt sa différence. <strong>Le</strong> <strong>fondement</strong> est unrapport résolu à l’intérieur <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> même. Mais ce n’est, proprement, ni un« rapport » ni une « résolution ». C’est en effet le même <strong>phénomène</strong> d’être, redécouvertselon une « fondationnalité » qui appartient à l’apparaître et qu’il est possiblede distinguer, onto-phénoménologiquement (à savoir pour une méthode de ce« <strong>phénomène</strong> de l’être »), de l’être, et cela sans que ce dernier soit « discrédité ». Dupoint de vue henryen, c’est de manière « fondamentale » qu’une ontologie pourrarecevoir sa précise détermination phénoménologique : le <strong>fondement</strong> se met en effet « au1. EM, p. 248-249.2. Wegmarken, op. cit., p. 171, trad. fr. « L’être essentiel <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> ou raison », Question I et II, op.cit., p. 106.3. C. Romano, L’Événement et le monde, Paris : PUF, 1998, p. 180.82

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!