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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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se trouverait, paradoxalement, à penser l’immanence sous la forme d’une sorte de« dérivé externe » <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong>, puisque le <strong>phénomène</strong> se donne par une relationmarquée par le double, et non par l’immédiat.L’essentiel de l’éreintement de R. Barbaras, qui approfondit la critique de Haar(puisque pour lui la « séparation » reste inconcevable en raison de l’union pré-thétiqueà l’objet), reste suspen<strong>du</strong>e même dans les défenses henryennes les plus tenaces. Ilsemblerait certes correct, mais à peine suffisant pour répéter la lettre henryenne et sansdoute pas vraiment persuasif, de dire que la réponse à cette « phénoménologie <strong>du</strong>monde » devrait être comprise en passant à travers l’analyse deJ.-M. Longneaux [qui écrit]. « C’est parce que notre corps est subjectif, donné à luimême,placé en lui-même dans l’épreuve de soi qu’il est l’“ici” à partir <strong>du</strong>quel il serapporte à un monde. Mais on doit ajouter, dans un second temps, qu’il n’y a de mondecomme épreuve d’une extériorité ou d’un au-dehors réel ou même comme un autre-quemoique parce que je reste ancré dans l’épreuve de moi-même ». On perçoit combien unecritique qui consisterait à dire que la phénoménologie henryenne occulte la variété <strong>du</strong>monde phénoménal est infondée. En refusant de faire <strong>du</strong> sensible une propriétémondaine, il ne s’agit pas de faire de notre expérience des choses quelque chosed’inessentiel. Il s’agit plutôt d’interroger la réalité même de l’épreuve que nous pouvonsen faire, la réalité même de l’affection 1 .Une pareille position ne constitue tout simplement pas une réponse à l’éreintement.Elle reste incomplète et délibérément antinomique à la « riposte <strong>du</strong> <strong>du</strong>alisme » (ou « desolipsisme », ce qui revient au même), qui est celle faite par R. Barbaras. Audemeurant, ce qui compte n’est pas de montrer la réalité de l’épreuve : ce qui compte,c’est de montrer immédiatement en quoi et si celle-ci efface son préten<strong>du</strong> <strong>du</strong>alisme et,simultanément, toute <strong>du</strong>alité concevable. « […] Il y a à la fois un corps dans le mondeet un corps dans la vie, […] cette <strong>du</strong>alité de l’apparaître [...] est au <strong>fondement</strong> de toutema philosophie 2 . »La notion de chair. La « <strong>du</strong>alité interne » âme-corps plus fondanteque la préten<strong>du</strong>e « <strong>du</strong>alité d’ek-stase » sujet-monde.Duplicité, <strong>du</strong>alisme, <strong>du</strong>alité (et dyade).En effet, l’inefficacité <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> viendrait de loin. « Ladisparition de la chair, <strong>du</strong> corps, est le prix phénoménologique de l’apparition del’être 3 » (à savoir de la conception de l’être ek-statique). Mais ses notions sont enprincipe inépuisables. Or, à la différence de l’article de Haar, le débat de l’œuvre1. B. Kanabus, La Généaologie <strong>du</strong> concept d’Archi-Soi chez Michel Henry, Hildeshaim : Olms Verlag,2011, p. 54. La citation de J.-M. Longneaux est tirée de « D’une philosophie de la transcendance à unephilosophie de l’immanence », Revue philosophique de la France et de l’étranger, 126/3 (2001), p. 317.2. PV I, p. 228.3. D. Franck, « L’être et le vivant » (1987), Dramatique des <strong>phénomène</strong>s, op. cit., p. 55.220

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