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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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l’origine, de l’absoluité de la phénoménalité.La quête partagée vers une phénoménalité originaire et la perspective marionienned’une donation en retrait : le pli <strong>du</strong> donné dans Étant donné.Après avoir compris le différend irré<strong>du</strong>ctiblement à l’œuvre entre Henry et J.-L.Marion, afin de comprendre mieux cette « venue en soi » contre l’appel « indéterminé »défendant les droits de la structure phénoménologique effective (qui prendra le nom d’« ego ») comme réalité de « ce qui se montre en lui-même 1 », il y a en effet uneessentielle continuité entre les deux penseurs.La « forme pure de l’appel » chez J.-L. Marion, « agressée » de manière si violenteen 2002 par Henry peu avant sa mort, est, dans Étant donné, recon<strong>du</strong>ite àl’impossibilité que quelque chose qui se donne – ce qui est in<strong>du</strong>bitable compte tenu <strong>du</strong>concept de « <strong>phénomène</strong> » – puisse se passer de sa donation. Dans la conception de laphénoménologie chez J.-L. Marion, l’approche au <strong>phénomène</strong> originaire se fait demanière non ambivalente : <strong>du</strong> « il faut prendre les <strong>phénomène</strong>s comme ils se donnent »chez Husserl 2 , et de la considération donc <strong>du</strong> « statut <strong>du</strong> donné 3 », on passeraitlégitimement à la constitution <strong>du</strong> donné dans son « absoluité », à savoir dans sarecherche des modes positifs d’explication <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> de l’absolu. Cela amorça lapolémique entamée par l’un des détracteurs de J.-L. Marion aussi bien que de Henry :La Gegebenheit désigne littéralement le fait d’être donné, mais avec une ambigüité[…] entre ce qui est donné et le fait d’être donné. Cette dernière périphrase s’avérant troplourde, les tra<strong>du</strong>cteurs de Husserl (en particulier, Ricœur, Löwith, Kelkel) préfèrent leplus souvent « le donné », « la donnée » ou même « la présence ». Ces tra<strong>du</strong>ctions ontleur légitimité suivant le contexte. En revanche, l’unification de cette aire sémantiquesous le terme de « donation » s’impose-t-elle ? Une donation en allemand se dit eineSchenkung. C’est tout différent. Marion argumente en faveur de sa tra<strong>du</strong>ction en faisantvaloir que la donation comme « pli <strong>du</strong> donné » est un « concept consistant ». Justement !Il ne l’est que trop, uniformisant sous sa propre polysémie […] sa « pression » et son« autorité » sur le paraître 4 .Sans entrer dans le débat proprement husserlien (Janicaud veut résumer les enjeuxde la donation par le seul thème de l’écrasement de l’interprétation marionienne surHusserl, sans prendre en compte une validité propre à J.-L. Marion en plus de sa« lecture »), il semblerait bien que la lecture positiviste et « mondaine » janicaudienne,rejetant toute auto-suffisance et auto-fondation à l’apparaître (en les ayant perçuescurieusement dans la polémique anti-théologique sept ans auparavant, mais seulementau sujet de J.-L. Marion et non pas chez Henry) juge inconciliable une phénoménologie1. SuZ, p. [28].2. La philosophie comme science rigoureuse, cité par ED, p. 23.3. D. Janicaud, La Phénoménologie éclatée, op. cit., p. 58.4. Ibid., p. 55-56.274

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