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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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phénoménologie, est le Dire lui-même, la Parole. Il y a donc une opposition entre lesdeux langages, celui qui exprime le monde, la manifestation, et celui qui exprime cetterévélation, l’essence de la manifestation, à savoir le <strong>fondement</strong> lui-même comme étantla vérité phénoménale de ce qui est. « <strong>Le</strong> <strong>fondement</strong> est ce qui est en se manifestant »,comme le dit la seule définition henryenne <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> : le problème <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>n’est donc pas le problème de l’origine, mais celui de l’origine de la transcendance.Mais penser l’origine de la transcendance a pour objectif de briser une pensée del’origine comme hypostase.Toutefois, de cette manière l’être se fait un autre relatif à son <strong>fondement</strong>, à lamanifestation en tant que telle. <strong>Le</strong> Dire d’une Parole exprimant la phénoménalitécomme telle semble s’éloigner au plus haut degré <strong>du</strong> dit. <strong>Le</strong> <strong>fondement</strong> semble nepouvoir s’exprimer que par une opposition foncière au monde.C’est sur ce point que commence notre interrogation sur la philosophie de Henry(§ 2). Nous nous trouvons devant une double impossibilité : autant de le suivre que d’enprendre distance. Il est possible que nous disions le Dire à travers le Dire dès que nouspensons la révélation d’un <strong>fondement</strong> ; mais comment alors sortir <strong>du</strong> langage <strong>du</strong> mondesi le Dire ne semble pas permettre de reprendre cette opposition ? Il est en effetimpossible que le « concept » d’« opposition » soit opératoire au Dire, que la fondationde l’être soit opératoire au <strong>fondement</strong> : nous retomberions dans un dire le monde, undire « effondé ».Comment est-il possible, alors de comprendre le Dire à partir <strong>du</strong> seul <strong>fondement</strong>,sans tomber dans une boucle dysfonctionnelle, nous empêchant, par un enclavement auDire, de comprendre l’opposition <strong>du</strong> Dire au dit, la fondation qui s’opère <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>au fondé ?Dans l’impossibilité de situer notre propre discours sur le plan <strong>du</strong> Dire (commed’ailleurs, <strong>du</strong> dit, qui resterait peu radical), nous avons choisi un parcours liminaire etoriginal, qui revient à considérer le <strong>fondement</strong> comme la paratopie <strong>du</strong> Dire et <strong>du</strong> dit. Àla différence de chez <strong>De</strong>rrida, le <strong>fondement</strong> est en effet une figure de la marge, qui sedéplace de deux modes et, par ce mouvement même, il en récrit les règles. La paratopie,le lieu paradoxal que l’auto-constitution de la discursivité de la Parole « habite » sans ydemeurer, nous permet de dégager le <strong>fondement</strong> comme une problématique. Mais telenchevêtrement de problèmes reste encore théorético-formel. La paratopie en outre,permet voire justifie une lecture au prisme des déplacements textuels, qui constituent laressource de son paradoxe. Si elle se pose en effet au niveau des différents énoncésauto-constitutifs de Henry au sujet <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>, c’est parce que le <strong>fondement</strong>, eneffet, semble être le seul terme qui permet, dans le texte henryen, de comprendre larelative altérité de l’être, et donc de comprendre le « lien » entre <strong>fondement</strong>(immanence, <strong>phénomène</strong>) et fondé (transcendance, être) comme essentiel (exprimé parle tiret entre les deux termes de l’onto-phénoménologie) malgré l’oppositionirré<strong>du</strong>ctible des deux langages. Et cela, grâce à ses origines (§ 3 : notamment l’antikantisme<strong>du</strong> Bonheur de Spinoza, et l’influence des textes <strong>du</strong> recueil édité par Corbin11

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