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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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l’essence qui n’est permis que dans et par le monisme. Nous savons, en même temps,que le non-monisme ne doit pas à son tour exclure l’intentionnalité comme telle(<strong>du</strong>plicité de l’apparaître), mais bien plutôt la fonder 1 . Cette fondation, si elle n’est pasà son tour montrée, risque au mieux d’être énoncée superficiellement, au pire de rejeterHenry dans un monisme à base phénoménal.Nous arrivons au paradoxe suivant : il semble plus facile de connaître laphénoménalisation d’un système effondé, « causal » ou dyadiquement polarisé en« sujet » et « objet » plutôt que de comprendre le non-rapport intranquille, intense etintraçable, <strong>du</strong> pouvoir le plus réel, même après son épreuve ! En avons-nous alors euvéritablement l’épreuve ? Était-elle à son tour une illusion ? Comment mettre en acte ledéplacement et poursuivre l’épreuve <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>, jusque dans le « règne » <strong>du</strong> fondé ?Et comment, surtout, penser au-delà de la refonte de l’histoire de la philosophie,comment nous diriger vers les <strong>phénomène</strong>s de notre vécu ?À la question « pourquoi devrait-on penser une fondation ? », nous nous retrouvonscontraints à devoir penser ce qu’il reste après l’épreuve, sans qu’on ne retombe dans unef<strong>fondement</strong> immanent.Limites aporétiques de l’« hyper-transcendantalisation ».Il est alors absolument compréhensible d’affirmer, comme le fait S. Laoureux dansl’intuition la plus forte de sa monographie, que la « phénoménologie matérielledemeure irré<strong>du</strong>ctible à la phénoménologie intentionnelle 2 ». L’auteur veut souligner parcela, même contre certaines expressions de Henry lui-même 3 , que la révélation ne peutfonder la manifestation qu’au prix de lui demeurer étrangère.Il y a entre elles une incompatibilité complète 4 .Quel sens y a-t-il à vouloir fonder l’irréalité ? <strong>Le</strong> non intentionnel et l’intentionnalitésont difficilement tenables ensemble parce que tout se joue de l’immanence. [...] Laphénoménologie matérielle – et ceci en dépit de ce que Michel Henry affirme lui-mêmedans certains textes – ne peut être un préalable à la phénoménologie intentionnelle [...] ily a entre elles une incompatibilité complète 5 .Nous savons, toutefois, que nous ne pouvons penser cette incompatibilité ni commeune séparation (Haar) ni comme un <strong>du</strong>alisme/solipsisme (R. Barbaras), ni comme un« autre inconcussum » (J.-L. Marion), sous peine de retomber dans les différentes1. Cf. supra, § 7.2. S. Laoureux, L’immanence..., op. cit., p. 114.3. Par exemple dans PVI, p. 383 : « fonder l’intentionnalité elle même », cité par ibid.4. Ibid. En outre, selon l’auteur, tout le parcours de l’œuvre henryenne est une tentative pour diredavantage de l’auto-révélation (Archi-Soi, Fils dans le Fils, etc.) et s’inscrit sur le fait assumé qu’on n’a« plus rien à dire de l’intentionnalité », ibid., p. 116.5. Ibid., p. 114.325

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