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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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L’appel, la donation, ne sont qu’une recherche de la « pureté » phénoménologiquecomme telle. Il appartient au <strong>fondement</strong>, de veiller la substantialité phénoménologique,vigiler sur une pureté réelle de la manifestation.<strong>Le</strong> « <strong>fondement</strong> » doit exhiber le droit à pouvoir reléguer la phénoménalité – voire, àmontrer que la phénoménalité même n’est pas une abstraction comme son nom paraîtl’indiquer (phénoménalité : substantif abstrait de <strong>phénomène</strong>), mais que sa présence estrequise par la ré<strong>du</strong>ction des « choses » à « <strong>phénomène</strong>s », et que, à la limite, la positionmarionienne serait elle-même recon<strong>du</strong>ctible, au mieux, à des coordonnées empruntéespar le monisme, sinon dans l’ek-stase, <strong>du</strong> moins dans ses résultats. La refontehenryenne poursuit donc son œuvre, même au sujet de Marion.D’où la phrase suivante, dense de signification : « c’est cette forme pure de l’appelqui ressemble au concept inélaboré et univoque des débuts de la phénoménologie. Dumoins celle-ci, se donnant les grandes structures phénoménologiques del’intentionnalité et de la phénoménalité extatique, allait-elle poursuivre son immensetravail » (alors que J.-L. Marion aurait créé une « superstructure » qui plongerait dansl’indétermination la phénoménalité) 1 .Comment se montre-t-il, à ce point, le <strong>fondement</strong> de cette superstructure (jusqu’àson anéantissement, puisqu’il s’agit de fonder maintenant des « simples »...jeux delangage), sans un processus de « purification » abstraite, mais concrète ? La réponse nepeut être trouvé sinon en allant dénicher un « autre » sillage (pour parler comme J.-L. Marion) venant de Husserl et de Heidegger, qui permet de comprendre le différentessentielle entre Henry et Marion au sujet <strong>du</strong> retrait <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> et, indissociable decelui-ci, d’une méthode n’agissant pas par la possibilité <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> mais par le<strong>phénomène</strong> entièrement révélé.Comme l’affirmait J.-L. Marion plus que ne le fit Henry : nous ne pouvons pasdémontrer le <strong>phénomène</strong> (et donc sa phénoménalité). <strong>Le</strong> <strong>phénomène</strong> doit être dégagé deses empêchements de telle manière qu’il puisse se montrer lui-même. « L’être doitpouvoir se montrer » : c’est bien l’une des deux définitions <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> 2 . Il est tempsmaintenant de comprendre cette mntrance, à la hauteur et même au-delà de lamémorable radicalisation marionienne. Après donc avoir dégagé pédagogiquement lespossibilités de fonder, le terrain de la méthode est également le terrain où la condition<strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> de l’auto-apparaître doit être prise en compte. Comme le rappelle Henry(après la parution de Étant donné), « la phénoménologie […] s’oppose dans le principeà la métaphysique pour autant qu’elle s’en tient délibérément au <strong>phénomène</strong> tel qu’il semontre lui-même 3 ».Pour envisager l’ampleur de ce débat, nous avons besoin d’un terrain commun :celui d’une effectivité <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> au-delà de sa possibilité.1. PV I, p. 104.2. EM, p. 50.3. I, p. 303, note.281

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