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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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philosophie entre Vie et vivant, que l’épreuve reste toujours l’épreuve d’un Soi qui nepeut s’en séparer, sous peine de l’absurdité d’être un affect à la troisième personne,« que l’on reste à jamais soi-même, même si l’on n’est pas toujours le même 1 ».<strong>Le</strong> différend s’instaure à partir de 1996, lorsque le vivant prendra la place de l’affectet la Vie sur l’affectivité (un parcours que P. Audi finit par reconnaître sans lepartager 2 ). Henry parlera d’une transcendance dans l’immanence, en envisageant lerapport de la Vie à un affect comme d’un absolu à sa modalité :Telle est la transcendance présente en toute modalité de la vie, et par exemple en toutesouffrance : […] la souffrance est toujours plus et autre chose qu’elle-même. En elle serévèle toujours, comme ce qui la révèle à elle-même, plus cachée et plus incontestablepourtant que la sienne, une autre vie – le souffrir et le jouir de la Vie absolue, dont lasouffrance n’est jamais qu’une modalité 3 .<strong>De</strong> même S. Laoureux, à propos de ce « je m’éprouve moi-même sans être la sourcede cette épreuve », se retrouve, dans la recherche d’un « Archi-<strong>fondement</strong> » aux limitesde l’aporie <strong>du</strong> trans-phénoménal :Dans L’Essence de la manifestation, nous l’avons évoqué, c’est l’épreuve de soi del’ego qui était pensée comme <strong>fondement</strong> phénoménologique. […] [avec C’est Moi laVérité] le <strong>fondement</strong> phénoménologique de L’Essence de la manifestation est lui-mêmesubordonné à un <strong>fondement</strong> « plus ancien ». La phénoménalité de l’épreuve de l’ego quise donnait comme un plein, sans transcendance, laisserait maintenant surgir un « audelà». Certes, cet au-delà ou ce <strong>fondement</strong> se dégagent au sein même de l’immanence.Néanmoins, […] ne retrouve-t-on pas de façon classique l’institution d’un <strong>fondement</strong> quiapparenterait la phénoménologie matérielle à une figure de la métaphysique tellequ’elle-même la thématise ? Voire à une figure de la métaphysique en sa déterminationonto-théologique ? […] quelle est, en d’autres termes, la phénoménalité de cet « Archi<strong>fondement</strong>» 4 ?L’auteur reste un peu allusif à cet égard, puisque, si d’un côté il aboutit à la nécessitéde penser ce <strong>fondement</strong> comme la « phénoménalité » elle-même, de l’autre il ne ditpourtant pas comment cette phénoménalité engendrerait à son tour une articulation1. P. Audi, Michel Henry, op. cit., p. 150.2. Ibid., p. 151-152.3. CMV, p. 256-257, cité par ibid., p. 2504. S. Laoureux, L’immanence..., op. cit., p. 204-205. Dès CMV, la fondation laisse place à la« génération » (ou « engendrement ») des vivants dans la Vie, comme « naissance transcendantale del’ego », (CMV, p. 300) et le terme de « <strong>fondement</strong> » tombe aux oubliettes (sauf dans I, où nous avons vule retour <strong>du</strong> thème, préparatoire dans cet ouvrage, de « la fondation de l’être dans l’apparaître »). Laposition est très différente de celle présente dans ses premiers écrits, et cela jusqu’à PM, étant donné 1)l’identification <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> à la Vie comme identique à celle de Dieu au lieu de la « Déité » qui marqueun passage supplémentaire difficile à saisir ; et surtout 2) la notion de Premier Vivant (le « Archi-Fils »)comme le « premier engendré », « pro<strong>du</strong>it premier » d’un rapport de <strong>fondement</strong> interne à l’immanencemême <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>, qui serait apporté par la Parole <strong>du</strong> Christianisme. « Christianisme » qui, certes, esttel en tant qu’« interprétation de la vie comme phénoménologique par essence », CMV, p. 71. « Ce dontil s’agit maintenant, c’est, plus précisément, de la génération <strong>du</strong> Premier Vivant dans l’auto-génération dela Vie, soit le rapport <strong>du</strong> Père et <strong>du</strong> Fils, lequel constitue le premier et le plus important des rapportsconsidérés par le christianisme », CMV, p. 82. Cf. infra, troisième partie, chapitre 3.208

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