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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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en lui-même et dans le sens qu’il prend dans l’œuvre henryenne, elle aurait pu se poseravec une grande envergure. Rien ne nous empêche de le faire à présent.Mais cela aura-t-il été possible ? Est-il possible de critiquer le <strong>fondement</strong> sousl’angle de la <strong>De</strong>struktion ?Henry, qui n’a pas donné de suite à cet article, bien que ce dernier ait fait partie <strong>du</strong>numéro de la revue Philosophie qui lui était consacré (et à l’intérieur <strong>du</strong>quel parutl’important essai « Phénoménologie hylétique et phénoménologie matérielle », reprisdans Phénoménologie matérielle), aura trouvé certes originale l’idée d’une approchehistoriale de son langage. L’Absolu, terme qui peut absorber la question ontothéologique,est en effet pour Henry un historial (« l’historial de l’absolu 1 »), commehistoire affective <strong>du</strong> passage de la souffrance à la joie,la transformation interne des déterminations fondamentales de la vie les unes dans lesautres, soit le fait que la vie, dans la mesure où elle veut vivre, se doit, pour vivreprécisément, de satisfaire autant que faire se peut ses besoins, d’effectuer au mieux sespotentialités, ce qui l’amène à chaque fois à agir, à travailler, à pro<strong>du</strong>ire, à consommer,etc 2 .Si de l’« histoire » se donne, elle ne peut indiquer les termes par lesquels l’Absoluse montre, si ce dernier n’appartient pas au « logos » de « l’apparaître grec », à savoir,comme il le dira et il le répétera sans cesse dès 1985, la theoria de l’apparaître ekstatique,fondée sur la vue, le transcendant, sur l’écoulement des thèses, des concepts :En tant que toute vérité théorique s’enracine non dans l’histoire factice mais dans cequi fonde cette histoire, elle n’est pas non plus livrée à l’universel écoulement, elle n’estpas le simple fait de passer mais, ainsi enracinée dans le principe de l’histoire et dans lesdéterminations dont la réitération indéfinie la pro<strong>du</strong>it et ne cesse de la pro<strong>du</strong>ire, elle apris pied dans le permanent 3 .Si donc l’heideggérianisme de Haar ne peut légitimement être satisfait par ce quisemble explicite dans des telles citations, qui ne feraient que déplacer le problème (le« permanent » pourrait être la répétition an-historique d’une structure qui encore unefois paraît ne pas être mise en question : en quoi une telle « permanence » peut-elleexprimer une conquête déjà présente originairement dans les expériences de latradition 4 ?), il est possible qu’une telle riposte ne puisse pas réfuter une position qui adéjà affirmé devoir saisir l’histoire dans ce même mouvement d’apparition d’unévénement non transitif (non marqué par une séparation qui ferait rentrer « l’histoire »1. EM, p. 837.2. P. Audi, Michel Henry, op. cit., p. 104.3. M I, p. 477, nous soulignons.4. « Mais si la question de l’être requiert elle-même que soit reconquise la transparence de sa proprehistoire, alors il est besoin de ranimer la tradition <strong>du</strong>rcie et de débarrasser les alluvions déposées par elle.Cette tâche, nous la comprenons comme la destruction, s’accomplissant au fil con<strong>du</strong>cteur de la questionde l’être, <strong>du</strong> fonds traditionnel de l’ontologie antique, [qui recon<strong>du</strong>it celle-ci] aux expériences originellesoù les premières déterminations de l’être, par la suite régissantes, furent conquise » (SuZ, p. [22]).176

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