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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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est 1 . » <strong>Le</strong> monisme « ontologique » confond le plan ontologique, de la vérité de l’être,au plan ontique : « par “être” [dans le monisme] il faut bien entendre l’étant luimême2 ». <strong>Le</strong> monisme est orienté vers l’étant, vers sa connaissance, vers une mêmestructure gnoséologique, « créant » son objet. Il est ontique à partir <strong>du</strong> moment où ilcésure le <strong>fondement</strong> en laissant l’étant rend part de son essence – à partir <strong>du</strong> moment oùil s’ouvre, sous le signe de la transcendance, à un contenu empirique (mondain). Maiscette confusion est cohérente à la « question » moniste. <strong>Le</strong> délire est tout autre qu’unefolie. Il est un excès de lucidité ontico-ontologique, alors que la refonte <strong>du</strong> monismeprésuppose un pas en-deçà, qui peut être ainsi résumé : « connaître, ce n’est pointdémontrer, ni expliquer. C’est accéder à la vision 3 . »Venons donc à la raison selon laquelle cette critique est réussie. <strong>Le</strong> sectarisme del’« -isme », comme tout « -isme » peut-être, porte en lui la volonté (inconsciente) decacher une contradiction concernant l’impossibilité pour sa phénoménalité de se teniren soi, à savoir de s’auto-apparaître et, dans le même procès, d’auto-inclurel’extériorisation comme phénoménologiquement à même de soi, en laissant cettedernière incompréhensible. Autrement dit, alors que le monisme paraît s’appuyer surune phénoménalisation unique (le monos), nous voyons qu’il professe le « <strong>phénomène</strong>ontologique central de l’aliénation 4 », une Schiedlichkeit, une distance entre deux pôlesdevant toutefois constituer cette essence même, si bien exprimée par la formule deSchelling « la <strong>du</strong>alité est la condition de toute conscience 5 ». Comme Henry le diratardivement : dans la philosophie de la conscience, « la phénoménalité est le préalablede l’être : en le faisant voir » 6 , et non pas en le fondant à même de celui-ci.Il y a deux formulations claires, exhaustives et lapidaires que Henry donna de ceμόνος. Elles correspondant (en forme de chiasme presque) à la double signification demonisme, se rassemblent, à leur tour, en celle-ci : « le <strong>du</strong>alisme traditionnel est unmonisme ontologique 7 ».La première est formée sur le concept de distance, et veut montrer en quoi lemonisme est dit ontologique et non phénoménologique : « l’être n’est un <strong>phénomène</strong>que s’il est à distance de soi 8 ». <strong>Le</strong>s possibilités de la phénoménalité sont épuisées dansune seule sphère, un monisme qui serait « ontologique » puisqu’également« phénoménologique ». En étant condition phénoménale que l’être est recon<strong>du</strong>it, lemonisme dégage une ontologie <strong>du</strong> monos, « monique » ou mieux moniste, étant la seulequi a pu se répandre comme manière de penser le <strong>fondement</strong> (comme le montre l’ -ismed’une idéologie ou « pensée unique » visant la prise <strong>du</strong> pouvoir « institutionnel » ou1. EM, 137-138.2. EM, p. 133.3. A. de Saint-Exupéry, Pilote de guerre, Œuvres, Paris : Gallimard, 1959, p. 287.4. EM, 98.5. Schelling, Système de l’idéalisme transcendantal, cité et souligné par EM, p. 96.6. I, p. 53.7. EM, 1078. EM, 81191

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