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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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intitulé <strong>De</strong>r Satz von Grund, où la Kehre avait déjà pris son cours, et qui sera le derniercours universitaire régi par le penseur de Messkirch. Après 1929, le Grund finira par seprésenter surtout comme problème « métaphysique » à déconstruire, alors quel’opuscule élèvera le Grund en tant qu’Abgrund à titre d’essence <strong>du</strong> Dasein,équivalence de la transcendance de ce dernier.Partons d’une considération purement lexicale. En regardant juste l’utilisation de ceterme, les verbes (« fonder », dans ses nombreuses manières de s’exprimer en allemanddont il sera question), les adjectifs (« fondamental ») et les substantifs (« <strong>fondement</strong> »,« fond », mais aussi « base », « assise ») indiquent que les racines -grund- et -fundament-, reviennent souvent sous la plume de Husserl et de Heidegger. Mais il estévident qu’il ne s’agit pas ici, au moins de prime abord, d’entreprendre unephénoménologie des expressions figées et de la manière de parler, si « laphénoménologie n’a peut-être soutenu qu’une seule thèse : la description des structuresde l’expérience ne se ré<strong>du</strong>it pas à la mise en évidence des ressources linguistiques aumoyen desquelles s’accomplit cette description 1 ». <strong>De</strong> manière préliminaire etphilologique toutefois, il nous intéresse de découvrir quand et si « quelque chose »comme un « <strong>fondement</strong> », dans toute sa richesse en allemand, est explicitementpréfigurée. Cela pourrait en justifier une ultérieure utilisation plus contextuelle, jusqu’àune possible thématisation.La méthode, en effet, vise le « comment » et non pas le « quoi » de ce qui apparaît 2 .Il est clair que le <strong>fondement</strong> ne saurait donc devenir un « quelque chose », un « quoi »,visé comme un projet de pensée. La phénoménologie s’intéresse au « comment » de ladonation des <strong>phénomène</strong>s, et non pas à un principe de « justification » <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong>.Or, il semble précisément que ce « <strong>fondement</strong> » n’exprime pas autre chose que ce« comment » de la donation, à la différence de son être Abgrund, abîme, « s-fondamento », bien que dégagé de manière rigoureuse et sans se constituer commeobjet préalable. Il reste, toutefois, que « <strong>fondement</strong> » est une présence hantant laphénoménologie dans des formes multiples, variées et surtout formelles, dans toutes lesorigines étymologiques différentes : de la Begrün<strong>du</strong>ng husserlienne à laFundamentalontologie heideggérienne.1. C. Romano, Au Cœur de la raison, la phénoménologie, Paris : Gallimard, 2010, p. 39.2. Il n’est pas étrange de voir ponctuellement des formulations hasardées ou à la limite, lorsquel’explication se fait plus programmatique – comme celle-ci (classique) de E. Fink : « l’homme au<strong>fondement</strong> <strong>du</strong> monde », dans « Die phänomenologische Philosophie E. Husserls in der gegenwaertigenKritik », Kantstudien, XXXVIII, 1933, cité dans EM, p. 494. Mais une considération de ce typeconsidérerait les textes de manière nominale : c’est précisément une méthode que la phénoménologie (etnotre étude avec) devra affronter sans ambages.34

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