12.07.2015 Views

F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

<strong>Le</strong> fundieren comme « excédent » dans l’intuition catégoriale :aux origines de la constitution intentionnelle et de la question de l’être.Si, en effet, à présent nous n’avons entrevu que dans les grandes lignes le problème<strong>du</strong> <strong>fondement</strong> chez Husserl, et que nous avons brièvement esquissé à Vom Wesen desGrundes, qui le thématise expressément comme se transformant en réalité à son opposé,il est possible à présent de créer un problème commun qui considère plus proprement le« <strong>fondement</strong> » chez les deux penseurs. Il s’agit d’un bref éclat solitaire, mais trèssignificatif.Pour ce faire, il convient avant tout de revenir sur l’une des principales et massivesbifurcations de la méthode phénoménologique, précédant de peu 1929.L’avancée décisive de la phénoménologie est <strong>du</strong>e, d’après l’interprétation qu’endonna Heidegger en 1925 (dans ce qui a été le chantier de Sein und Zeit), à troisfacteurs : l’intentionnalité, l’a priori, et l’intuition catégoriale de la Sixième Recherchelogique (dont la seconde édition remaniée date de 1921, cependant). Ce fut, pourHeidegger, « la preuve qu’il y a une saisie pure <strong>du</strong> catégorial, de ces états de chosesdans l’étant que l’on désigne traditionnellement comme catégories 1 ». Laphénoménologie peut espérer atteindre la chose elle-même dans son unité de sens(impliquant aussi ce qui n’est pas donné « matériellement ») si elle distingue des actesfondants (fundierende), les data de sensation, des actes fondés (fundiert). Ces dernierspeuvent se constituer par un « excédent de signification 2 », un Überschuss, qui n’estpas donné (ni entièrement explicable) par les actes fondants, ni, bien évidemment, parles actes fondés. La formulation <strong>du</strong> problème de l’être, dans le cours de 1925, quiprépare et anticipe Sein und Zeit, se meut dans cet horizon d’excédence des actesfondés ; pour suivre l’exemple donné par Husserl, un excédent s’instaureirréversiblement entre le blanc de ce papier et l’énoncé « ce papier est blanc »,notamment quant à la copule, puisqu’elle ne peut nullement trouver une vérificationdans les data fondants 3 . <strong>Le</strong>s actes fondés sont donc irré<strong>du</strong>ctiblement différents des actesfondants, et c’est bien ici qu’on peut situer un « excès » ou « excédent » se développantpar le « lien » de <strong>fondement</strong>, par un fundieren. Néanmoins, il semble que le <strong>fondement</strong>joue un certain rôle, quoiqu’encore obscur, puisque ce que la copule exhibe n’est pasfondatif à son tour, même s’il « apparaît » toutefois comme fondé sur des actesfondateurs qui ne semblent pas se faire vraiment « cause » de cet excès lui-même.L’excédent semble propre à la Fundierung comme structure phénoménologique ouvrantà un rapport « catégorial » au monde. C’est sur le vide logique de la capacité de lacopule d’expliquer l’excédent que s’engendre chez Heidegger la problématique de1. M. Heidegger, Prolégomènes à une histoire <strong>du</strong> concept de temps, Paris : Gallimard, 2006, p. [64] (trad.modifiée).2. E. Husserl, Recherches Logiques. III, Éléments d’une élucidation phénoménologique de laconnaissance, VI, Paris : PUF, 1993, p. [131].3. Ibid., p. [137-139],35

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!