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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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causaliste 1 », en rejoignant ainsi le propos <strong>du</strong> présent et difficile paragraphe, c’est-àdireun mouvement immanent de sa propre manifestation commephénoménologiquement non-dépendante (inconditionnée) d’une autre « cause »phénoménale. Du « pli », il est impossible d’en dire la raison (car elle est interne aupliage) ou l’effet (car il n’est pas redevable de l’expérience, qui ne la voit pas) : lesdeux restent pris dans le même pliage dans un même procès « d’enroulement ».Et toutefois, on peut nous objecter que la métaphoricité d’une argumentation sur lepli ne va certes pas aider à nous persuader de ce que nous recherchons, la manifestation<strong>du</strong> <strong>fondement</strong> comme pouvoir de fonder l’être – et encore moins son lien avec lesambigüités de l’être, qui paraît disparu dans le « pliage ». Malgré l’intention évidente etamplement partageable d’éviter l’idée d’« écart », que le pli réussirait à éviter, le pliposerait aussi (autre versant de la métaphore) l’idée d’un espace objectif à plier 2 . Ilposerait, au demeurant, l’idée d’un modèle marchant sur ses pieds, et non pas unemanière de se donner <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong>. Voire, sa portée métaphorique en serait sa richesseici ; mais, quant à sa recherche phénoménologique, elle pourrait, si libérée sansdiscrétion, se poser au-delà de ce qui se révèlerait immédiatement et avec certitude,retombant dans les mailles formelles de la paratopie.Il faut alors pousser la métaphore plus loin, au point qu’elle se défasse d’elle-mêmeen singularisant les notions. La Déité a donc besoin, pour se montrer comme une notionde la montrance, de montrer son fondé. Il n’y a pas de <strong>fondement</strong> sans fonder, pas de<strong>phénomène</strong> sans montrer. La Déité comme causalité essentielle de la « métaphore » <strong>du</strong>pli doit être comprise immédiatement comme le dépliement de l’essence de lamanifestation, ou, en suivant un dérivé étymologique, le « déploiement » propre aufonder d’une onto-phénoménologie. <strong>Le</strong> pli, toujours « posé en double », n’est donccompréhensible que par son de-pliement, la détente de ce qui était tourné, voire sondéploiement, comme distension motile (de-) d’une structure qui était compressée d’avecsoi (-ployée). Il est clair qu’il ne s’agit pas de voir dans cela une chronologie, mais lesdeux moments d’une même structure <strong>du</strong> Fond (comme un tissu plié qui se déplie ou sedéploie). <strong>Le</strong> pliage se forme comme mobile union sans éten<strong>du</strong>e (le point où se plient lescôtés de quelque chose est sans éten<strong>du</strong>e, c’est comme un point ou une ligne engéométrie). Il est à son tour « ployé », à savoir fléchi, soumis, à son propre caractèrepliant. En plus, en tant que propre au <strong>fondement</strong>, le « modèle » offert par le pli n’estpas une métaphore (tout comme ce terme dans le <strong>Le</strong>ibniz de <strong>De</strong>leuze), puisqu’ilassume, dans cette mobilisation de notion (qui constitue l’argument contre la riposte de1. Ibid.2. C’est pour cela que la philosophie contemporaine, en partant des postulats non-henryens, arrive à seservir largement de ce terme dans toutes ses formes « La pensée est l’être en tant qu’il pèse sur ses bords,l’être appuyé, ployé sur ses extrémités, pli et détente d’éten<strong>du</strong>e. Chaque pensée est un corps » (J.-L. Nancy, Corpus, Paris : Métailé, 1992, p. 112), et donc « l’être, la transitivité qui me transit » (J.-L. Nancy, « Pli deleuzien de la pensée », E. Alliez (éd.), Gilles <strong>De</strong>leuze. Une vie philosophique, Paris :Synthélabo, 1998, p. 122). Sur le « pli » tel qu’il sera repris phénoménologiquement par Marion,cf. infra, chapitre 3.185

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