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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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qu’un rejeton sensuel (empfindlich) dans le Cs – avec la particularité d’être posé encontinuité avec l’Ics. L’important pour l’herméneute, tout comme pour lepsychanalyste, c’est que, comme le dit Freud en utilisant un verbe générique dont on nesaurait pas en tirer une seule véritable signification, « l’inconscient se continue dans(setzt sich in) ses rejetons (Vorkömmlinge) 1 ».D’où l’entrée en jeu de la phénoménologie matérielle : il y a bien une présentationde la pulsion affective qui n’est pas de l’ordre des « scories économiques », mais de lamanifestation pulsionnelle même. Ce serait, en langage freudien, la Triebregung qui estressentie comme un affect.Si nous parlons d’une motion pulsionnelle [Triebregung] inconsciente ou refoulée[…] nous ne pouvons rien entendre d’autre qu’une motion pulsionnelle dont lereprésentant-représentation [Vostellungsrepräsentanz (notre tra<strong>du</strong>ction : « présentant degenre représentatif »)] est inconscient 2 .Une Triebregung survivrait à la fixation, ne serait pas prise dans l’Urverdrängung,mais, en fil direct, de l’inconscient elle « filerait droit » au conscient, sans passer ni parune présentation, trop impliquée avec le psychisme, ni par le symbolique, ni par unsurgissement des « déchets » <strong>du</strong> procès de Repräsentanz.À Henry de s’approprier alors des phrases qui suivent : « ainsi, pour les sentiments(Gefühle), les sensations (Empfin<strong>du</strong>ngen), les affects (Affekte), la possibilité d’êtreinconscient disparaît (würde…entfallen) totalement 3 », comme il paraît évident danscette véritable attaque : « P. Ricœur met en jeu des présuppositions radicalementdifférent des nôtres : l’univers symbolique est la médiation indispensable à uneconnaissance de soi qui ne peut être que le fruit d’une herméneutique. <strong>De</strong> la sorte lesdroits de la conscience intentionnelle sont sauvegardés. L’affect lui-même n’a designification que dans la mesure où il se lie à une représentation : n’est-il pas lui-mêmeun représentant de la pulsion 4 ? ».Comme le remarque M. Borch-Jacobsen : c’est une seconde Repräsentanz psychiquede la pulsion à côté de la Vorstellung-Repräsentanz qui chez Henry (et en suivant leparcours <strong>du</strong> livre entier) se transforme dans sa manifestation même, mais non pluscomme Repräsentanz, mais comme, pourrait-on dire, une sorte de Ur-Repräsentanz.Henry constitue en somme le Repräsentanz comme Affekt dans son origine (nousrappelons qu’une pensée <strong>du</strong> Repräsentant a été obnubilée), même si cette voie ne peutpas être suivie comme un véritable « <strong>fondement</strong> 5 ».1. MP, 136.2. MP, p. 82.3. Ibid.4. GP, p. 383, n. 58.5. Contredisant l’attachement à l’origine de Henry, en résonance à une pensée de la relationnalité en detteavec le concept de « sens » et le désœuvrement de J.-L. Nancy, il se propose de penser, à la fin de lacontribution, une théorie <strong>du</strong> lien affectif très précieuse : l’identification est une fiction, indéracinable,mais fictive, un pro<strong>du</strong>it « de l’ipséité comme rapport et le moi comme autre : comme "lien affectiforiginaire" de l’identification, par exemple [...] Où ça ? Nulle part dans le monde, bien évidemment, dans365

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