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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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au corps subjectif qui rencontre le continu résistant. Recon<strong>du</strong>ire la kinesthésie à son<strong>fondement</strong>, au sentiment <strong>du</strong> mouvement plutôt que d’un préthétique, d’une fungierendeIntentionnalität, équivaut à en faire la catégorie fondamentale : celle de causalité, trèsprésente dans le biranisme même si recon<strong>du</strong>ite à la « force » subjective, à une existenceréelle comme cause, force, voire volonté. « L’effort de la pensée biranienne estprécisément de déterminer le cogito comme un pouvoir de pro<strong>du</strong>ction, déterminationqui était d’ailleurs impliquée dans l’affirmation de l’immanence des catégories 1 . »Parmi « les idées simples de réflexion », c’est bien l’idée de cause qui occupe une placetoute spéciale, qui est l’aperception et l’ego, « être la cause et son effet ».<strong>Le</strong> divers de l’intuition sensible ne peut s’unir à une conscience que s’il est soumis àla catégorie de causalité. [...]Poser la causalité comme une condition a priori de l’expérience, ce n’est pas encorefournir l’origine de cette idée. Il y a un monde pour nous si ce monde est soumis à lacatégorie de causalité. [...]Cette idée vient d’ailleurs, elle est a priori […] afin qu’un monde puisse exister pournous […] ne faut-il pas que nous soyons déjà en possession de l’essentiel, c’est-à-dire decette catégorie elle-même et son idée ? [...]<strong>Le</strong> monde de l’expérience existe en fait, il est, certes, un monde réel ; mais ce qui lerend possible ne doit pas être moins réel, faute de quoi le monde de l’expérience cesseraità son tour d’être réel pour devenir un pur possible. Condition de l’expérience etexpérience sont l’une et l’autre possibles et alors il n’y a encore rien ; […]Cependant, même si l’on se croyait autorisé à agir de la sorte, on n’aurait aucunmoyen de déterminer cette condition de possibilité en général, […] on n’aurait aucunmoyen de lui donner un nom et de l’appeler, par exemple, causalité. En vérité, c’est lacausalité qui connait la causalité.<strong>Le</strong>s catégories sont des pouvoirs de l’ego, elles sont les modes fondamentaux de lavie, les déterminations premières de l’existence [...]Toute chose porte dans le cœur de son être l’image d’une destinée humaine, le mondeest traversé par une vie qui est la mienne : je suis la vie <strong>du</strong> monde 2 .L’idée de cause est fondée par la catégorie de cause. Que la causalité connaisse lacausalité réintro<strong>du</strong>ise fondationnellement le mot d’Empédocle « le semblable connaît lesemblable », cela signifie que la catégorie de la causalité s’applique originairement à« l’idée » (au sens cartésien mais aussi « mondain ») de causalité. Cette « application »elle-même n’est possible si au <strong>fondement</strong> dernier il n’y avait ce pouvoir d’être causalitéabsolue, puisque la force n’est jamais relative (au sens entrevu supra, § 9). C’est sansdoute la manière de lire cette phrase : « la catégorie, elle n’est pas une idée, mais unemanière de vivre le monde, une structure de la vie naturelle. La théorie des catégoriesn’est donc plus, dans le biranisme, une théorie de la raison et de l’entendement, elle est1. PPC, p. 72.2. PPC, p. 41-44.375

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