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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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eviendra sur le concept de « révélation ».C’est cette rupture entre une apparition initiale et ce que cette première apparition sedévoile être finalement, qui fait la révélation.<strong>De</strong> quel ordre est cette rupture ? [...] Une rupture susceptible de donner lieu à unerévélation concerne, non le contenu d’une manifestation, mais le mode de manifestationlui-même 1 .Pour mieux expliquer cette différence, Henry reprend l’analyse phénoménologiquedes limites propres aux esquisses (Abschattungen) sous lesquelles une chose peut êtredonnée : au cas où l’une d’entre elles me surprenne (l’exemple qu’il prend est celuid’une église à Venise, qui aurait une belle façade, mais dont les autres parties del’édifice, invisibles de front, auraient été laissées en briques nues), nous ne sommes pas<strong>du</strong> tout dans une « révélation ». Ou bien l’événement se « pro<strong>du</strong>it » en-deçà de lamanifestation, ou bien, il est déjà trop tard. Que deux modes de manifestation soient àl’œuvre (l’apparaître double) n’empêche pas de penser une seule œuvre dephénoménalisation : « le propre de la Vie, c’est qu’elle se révèle. Ce qui signifie quec’est elle qui accomplit la révélation, qui révèle et qui, d’autre part, ce qu’elle révèledans cette révélation c’est elle-même. Elle même qui révèle et qui est révélée 2 ».Contre le contre-concept et contre l’Unverborgen <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> <strong>du</strong> monde qui semontre dans la lumière, la révélation est, à travers un motif de Novalis, nocturne. Dansla célèbre citation où est contenu ce qui dans la Première Partie était encore le formel« de part en part <strong>phénomène</strong> » : « l’invisible se phénoménalise en lui-même en tant quetel, il est de part en part <strong>phénomène</strong>, révélation, et, bien plus, l’essence de celle-ci. Lanuit transit l’essence de la révélation comme ce qui se révèle en elle et comme cequ’elle est. La nuit est la révélation de l’essence de la révélation, elle constituel’effectivité de son contenu spécifique et le définit 3 ».L’intraçable.L’invisible s’oppose au visible comme en étant sa condition phénoménale. Celui-ciest le <strong>fondement</strong> ; « l’hétérogénéité ontologique radicale de leur essence et trouve enelle son <strong>fondement</strong> 4 ». La refonte henryenne <strong>du</strong> concept de phénoménologie libéré parHeidegger a donc réussi, malgré un malenten<strong>du</strong>, à se trouver un espace original, sinonoriginaire. Un <strong>fondement</strong> révélé interdit tout « “être-vrai” <strong>du</strong> λóγος comme αληϑεύεινveut dire : soustraire à son retrait, dans le λέγειν comme ἀποϕαίνεσϑαι, l’étant dont ilM. Henry, Vie et révélation, Faculté Saint-Joseph Beyrouth, 1996, p. 87-93.1. Ibid., p. 87.2. Ibid., p. 89.3. EM, p. 550.4. EM, p. 564.314

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