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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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« désert silencieux » 1 . Toutefois, ajoute S. Laoureux en entrevoyant la possibilité,comme il en est ici pour nous, de mieux comprendre et porter à la voix ce verbe sanstransitivité qu’est la « vie »,alors que chez Spinoza, c’est le recours à la causalité immanente qui permet decomprendre le rapport immanent substance-mode, chez Eckhart, il convient d’êtreattentif, pour tenter de répondre aux questions que nous posons, au concept de causalitéessentielle, qui peut être considéré comme synonymique de la Déité 2 .<strong>Le</strong>s recherches dans ce terrain ont été très prometteuses pour une compréhensionplus claire non seulement <strong>du</strong> rapport de l’ego à Dieu dans l’immanence, mais surtoutpar rapport à une compréhension dans l’immanence <strong>du</strong> fonder de la multiplicité del’expérience et finalement au sujet épineux <strong>du</strong> caractère originaire d’une transcendancenon ek-statique dans l’immanence dès l’œuvre de 1963.« En se plaçant <strong>du</strong> point de vue de la cause essentielle (ou de la Déité), il s’agit deconnaître les effets extérieurs dans l’intériorité de leur cause – il s’agit de retrouver latranscendance dans l’immanence qui donne cette transcendance à elle-même 3 . » Lacausalité essentielle permet de comprendre la « raison » interne de la « pro<strong>du</strong>ction » deseffets dans et par leur être-des-effets-d’une-cause. La Déité est donc « la réalitéontologique », alors que « Dieu » renverrait à l’acte de création 4 . L’idée précise que S.Laoureux trouve à cet égard nous fait aboutir à une position inconcevable dans unecritique onto-théologique.L’Eckhart proposé par S. Laoureux est riche en conséquence, soit d’après lamétaphore <strong>du</strong> « bouillonnement » <strong>du</strong> Commentaire <strong>du</strong> Livre de l’Exode (« la viesignifie une forme de jaillissement par lequel une chose, s’enflant intérieurement parsoi-même, se répand en elle-même totalement 5 »), soit, et surtout, quant au « pli » de laDéité. <strong>Le</strong> pli, pouvons-nous dire en effet, est le point ou la partie sans une réelledimension quantifiable d’éten<strong>du</strong>e (en tant que pur point ou pure ligne) où quelquechose interrompt sa linéarité et forme un angle, sans casser la superficie elle-même. Enmême temps, il n’est pas possible de le découvrir sans le mouvement de pliage, sansl’entier de l’objet considéré (d’où la monade leibnizienne d’après <strong>De</strong>leuze). « Pli »,« sens de l’immanence », signifie le « repliement », à savoir, en partant <strong>du</strong> commentairede la phrase de l’Exode « Ego sum qui sum », « que le bouillonnement dans lequell’“Être” se retourne sur lui-même dans un retour complet ». La transcendance est évitéecar « il ne s’agirait que d’un pli », un « pli qui permet d’écarter toute approche1. S. Laoureux, « Michel Henry au-delà de l’onto-théologie? Remarques sur la phénoménologiematérielle et la métaphysique », dans J.-M. Longneux (éd.), Michel Henry, op. cit., p. 196.2. Ibid., p. 205.3. Ibid., p. 206.4. S. Laoureux, « La référence à Maître Eckhart chez Michel Henry », Revue philosophique de Louvain,2001 (99/2), p. 229 ; la citation qui précède est de EM, p. 400, faite par l’auteur dans cette même page.5. M. Eckhart, In Ex. LW II, n. 16, p. 22, 3-5, cité par ibid., p. 207.184

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