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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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fondamental, la phénoménalité au même moment où le terme de « <strong>fondement</strong> », élevé àun usage massif, serait « faussé », incompris, indéterminé – et avec lui l’ensemble desenjeux d’une ré<strong>du</strong>ction radicale à une phénoménalisation originaire. La phagocytose estla manière de penser le <strong>fondement</strong> comme écrasant sa phénoménalité fondamentale :elle perd le fil de la question de l’entre-correspondance, entre les deux termes de« <strong>phénomène</strong> » et « <strong>fondement</strong> ».Cette incompréhension nous mène à une autre aporie, engendrée cette fois-ci par leséquivoques de l’association des termes de « <strong>fondement</strong> » « onto-phénoménologique ».Cette troisième aporie est la plus épineuse, la plus sournoise et la plus décisive pourle début d’une recherche sur le <strong>fondement</strong> en phénoménologie et aussi pour ledéveloppement de son étude dans une recherche.L’aporie <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> onto-phénoménologique I : l’ostension interne.Pourquoi l’originarité, la réalité et la phénoménalité (les trois aspects formels) <strong>du</strong><strong>fondement</strong> ne peuvent alors pas être envisagés comme un fond de référence de l’être,comme de temps en temps semble l’écrire Henry, notamment à partir de 1985 ?Pourquoi ne pas laisser l’utilisation adjectivale de « fondamental » (justement ce qui estle plus présent au long de toute son œuvre) prendre le dessus sur son nom ? Pourquoi le<strong>fondement</strong> ne serait-il pas une « idée », peut-être un peu improvisée sinon vague en1963, avant qu’il laisse la place à l’élucidation de l’ego et à d’autres thèmesphénoménologiques plus « avantageux » à la méthode onto-phénoménologique ?Cette aporie, à différence des deux premières, met en doute la thématisation <strong>du</strong><strong>fondement</strong> (aporie <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> onto-phénoménologique), en surévaluant l’aspect« formel » (et presque métaphorique) d <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>, et puis en le dissolvant en tantqu’étant un « <strong>fondement</strong> onto-phénoménologique » : en le considérant non plus comme« fondateur » au sens propre, mais simplement indicateur d’une origine. Loin deformaliser le <strong>fondement</strong>, la paratopie alors devrait s’auto-comprendre très au sérieux :elle se volatiliserait au contact d’autres plus importants motifs henryens (« vie »,« matière », « chair »...) pour autant qu’elle effacerait même le <strong>fondement</strong> dans sononto-phénoménologie, en arrêtant brusquement notre interrogation. Nous noustrouvons, en somme, face au dilemme d’un langage <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> enten<strong>du</strong> plus commeune « manière de parler » de l’auteur Michel Henry, un peu rapide, que comme le lieudes enjeux, sans véritablement d’impact sur son œuvre, sa conception <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong>,sa Parole.Nous appelons ostensif l’aporie qui désigne le <strong>fondement</strong> dans cette acception.Sémantiquement, ostensif est l’argument qui, au lieu de partir des définitions <strong>du</strong><strong>fondement</strong> ci-dessus citées, trouve évidence dans le terme de « fond » (souvent demanière substantivée et en majuscule), mais aussi comme « fonds », et surtout en« fondamental » en tant qu’adjectif forgé en référence à certains termes(« phénoménologie », « expérience », « structure », etc.). Ce contre-argument se130

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