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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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singularité : les « notions » qu’il s’agit de bouleverser fondamentalement en termed’épiphanies sont celles de la métaphysique classique, déjà criblé tant parl’actualisation que par la <strong>De</strong>struktion. Si le bouleversement est une expérience, ellel’est donc en tant que refonte de l’ef<strong>fondement</strong> sur la base d’une épiphanie particulièreque l’ef<strong>fondement</strong> avait fait effondrer dans son horizon mondain. L’ontophénoménologieest une philosophie de la philosophie : une philosophie de la recherchephilosophique, au sens où l’onto-phénoménologie <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> implique tout saufqu’une pensée sauvage se retrouve directement dans le <strong>fondement</strong>. Même si l’histoirede la philosophie est dans sa quasi-totalité une pathologie <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>, il ne s’agit pasde faire parler une « nature humaine » qui précéderait la culture. Et non pas seulementparce que la culture est l’état de déploiement <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> 1 , mais parce que, plusfondamentalement, nous pensons inévitablement dans le langage <strong>du</strong> monde. C’est entraversant la philosophie que le <strong>fondement</strong> se réalise dans un Dire. Et, croyons-nous, leDire n’est pas un redire : la philosophie ne doit pas s’arrêter à un dire figé de son Dire.L’épreuve répond à ce besoin de dire le Dire par une pluralité et une relance de seslimites. La Parole <strong>du</strong> Christ n’est-elle pas elle-même cet excès <strong>du</strong> langagephilosophique sur un langage qui ne parle pas le Logos ? Et pour se dire même en-deçà<strong>du</strong> dire, pour se communiquer, elle présuppose la connaissance et le démantèlement dela philosophie de l’ef<strong>fondement</strong> – tout comme le Christ s’opposa aux croyancesostentatoires des pharisiens et des juifs orthodoxes qui n’ont pas été capable dereconnaître le Messie, afin de pouvoir montrer sa révélation contre ce que la traditionjuive orthodoxe avait maintenu.Certes, par une telle imitatio Christi philosophique, qu’un écart se glisse avec latradition précédente. Voyons en quoi cet écart reste philosophique.La montrance <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> et la structuration de l’épreuve :le <strong>phénomène</strong> <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>.<strong>Le</strong>s épiphanies « montrent » le <strong>phénomène</strong> <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>, pourvu que cette« montrance », ce pouvoir de montrer, puisse pour nous se renouveler dans unestructuration <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> dans des notions « fondat[rices] de leur contenu.Fondamentaux sont les textes et les concepts qui expliquent les autres et ne peuvent êtreexpliqués par eux 2 », et qui donc ont « une même signification 3 ». Comme pour Mainede Biran, ainsi pour Henry les « notions » sont des « dépendances » ou des« dérivations » <strong>du</strong> « fait primitif 4 ». Si l’on veut l’accepter alors, l’inter-changeabilité1. Voire infra, § 7-8, et la troisième partie.2. M I, p. 31.3. M I, p. 33.4. Cf. P. Montebello, La Décomposition de la pensée. Dualisme et empirisme transcendantal chez Mainede Biran, Grenoble : Millon, 1994, p.192.153

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