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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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<strong>Le</strong> danger d’une morphologie idéaliste et d’un questionnement sur la question :« le sens de l’être de l’ego » et « l’effectivité » de l’ego.<strong>Le</strong>s enjeux de la pensée henryenne concernant ce difficile point sont ceux d’unevéritable survie de son onto-phénoménologie. Il faudra revenir radicalement auxsources de son œuvre, et notamment à l’ « Intro<strong>du</strong>ction » et aux premiers paragraphesde L’Essence de la manifestation, qui ont posé le problème de toute la recherchehenryenne, en passant une lecture serrée de Sein und Zeit. <strong>Le</strong> sens de son retour à la« substantialité phénoménologique » réside en effet au cœur <strong>du</strong> débat engagé parHenry sur le « se montrer de lui-même » <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong>, sur son retrait et sur sapossibilité, bref sur la méthode d’accès au <strong>phénomène</strong>.La position méthodologique henryenne trouve en fait son départ chronologique etphilologique dans une singulière démarcation avec Heidegger. Elle propose uneredécouverte de <strong>De</strong>scartes plus radicale que celle effectuée par Husserl en 1929-1931.La notion/épiphanie (pouvant sans doute revêtir le sens <strong>du</strong> « défini » à la fin de l’articlemodifié « Quatre principes de la phénoménologie ») est bien celle d’ego ; mais le choixde celle-ci (sans doute cartésienne) pour mettre en abîme la méthodologiephénoménologique, dépendait d’une autre notion fondamentale, strictementméthodologique et tôt abandonnée : une notion qui aurait dû trancher un « au-delà » <strong>du</strong><strong>phénomène</strong> (et son retrait compris), le sens de l’être de l’ego.La conscience est constitutive <strong>du</strong> sens de l’être en général, c’est elle qui prescrit à toutobjet et à tout type d’objet le sens de l’être qui est sien. <strong>Le</strong> sens de l’être de l’ego cogito,c’est justement de conférer un sens à l’être, c’est, plus profondément, d’être la source dece sens, l’origine absolue d’où celui-ci jaillit chaque fois comme sa libre création 1 .Pourquoi Henry parle-t-il d’une recherche <strong>du</strong> « sens de l’être de l’ego cogito » ?Pourquoi devoir garder la notion de l’« être » ?Lisons ce qu’il dira vingt-huit ans plus tard, en 1991, encore dans le texte dédié à J.-L. Marion : « s’interroger […] sur le sens de l’être en tant que tel, sur ce qui luipermettrait d’être en quelque sorte lui-même et par lui-même, de par sa force ou savolonté propre est un pur non-sens 2 ». <strong>Le</strong> problème devient en somme plus important sil’on se porte, avec J.-L. Marion, vers une manifestation fondamentale de la méthodeelle-même : mais alors, se demanderait-on, à quoi bon partir de la mise en œuvre d’unsens de l’être <strong>du</strong> cogito, voire <strong>du</strong> « sens de l’être de l’ego » ?Notre hypothèse est que Henry est en train de extraire le <strong>fondement</strong>, de manièreencore heideggérienne, d’une morphologie idéaliste – se tirer d’une formulation de latypologie suivante, garde-fou d’une problématique sur le <strong>fondement</strong> : une spéculationsur une condition de la « conscience », considérée comme pouvant conditionner le reste1. EM, p. 32-33.2. PVI, p. 79.282

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