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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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question et son enjeu que Henry semble omettre. Cette question aboutirait en effet àdevoir examiner la démarcation entre Husserl et Heidegger.Il s’avère qu’ici nous trouvons l’enjeu, plutôt que le débat, de différenciation de troisconceptions de la phénoménologie, ou quatre, si on inclut celle de J.-L. Marion. C’estici que le <strong>fondement</strong> onto-phénoménologique doit entrer en jeu, ou bien rester commeun présupposé saugrenu et quasi-métaphysique de l’aporie <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> (latransphénoménalité), ou bien disparaître pour toujours, en entraînant avec lui toute lapréten<strong>du</strong>e radicalité de l’auto-apparaître.Mais si ce qui restait à chercher et à démanteler au long <strong>du</strong> § 7, et que Henry n’a passu faire, c’était le concept phénoménologique de phénoménologie, il se pourrait,paradoxalement, que la quête henryenne soit plus proche de celle de Heidegger queHenry ne le croit ; c’est ce qu’il est possible de penser grâce à la réflexion de vonHerrmann. Il n’est pas exclu donc que Henry ait lu à travers Heidegger, au-delà de lui.En-deçà <strong>du</strong> retrait <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> <strong>du</strong> monde : vers un Invisible radical.L’aspect partagé par la compréhension heideggérienne et husserlienne de laphénoménologie est contenu en ce que Heidegger présente comme le concept formel dela phénoménologie. La différence viendra par contre quand surgira le problème de ladirection vers où le concept formel est dé-formalisé d’un côté par Heidegger, de l’autrepar Husserl 1 .Heidegger ne prétend pas dépasser la phénoménologie en tant que méthode : ildistingue entre ce par quoi elle se donne formellement et ce qu’elle apporte à la« constitution » de « l’être 2 ». La première forme est ce qui se montre par le seulconcept de Phänomenon, avec « ce-qui-se-montre-en-lui-même » (das Sich-an-ihmselbstzeigende) 3 . Phänomenon est toutefois doublement limité : l’« apparence »(Schein) et l’« apparition » (Erscheinung). « Alors que l’apparition est une modificationprivative <strong>du</strong> se-montrer, l’apparition n’est pas <strong>du</strong> tout un se-montrer, n’est pas <strong>du</strong> toutun montrer elle-même, mais seulement un s’annoncer (Sichmelden) 4 », ce dernierexprimé par la différence d’une apparition par rapport à ce qui se montre (« un étant ouun caractère d’être de l’étant, c’est qu’on se sera borné à obtenir le concept forme de<strong>phénomène</strong> 5 »). L’Erscheinung est donc un renvoi ontique, un ordre d’apparitioninstauré parmi les étants (la maladie se manifestant par la rougeur, selon l’exemple deHeidegger), alors que, dans la lignée <strong>du</strong> Criticisme, « ce-qui-se-montre-en-lui-même »serait d’abord les « formes de l’intuition », en devant se montrer en elles-mêmes pour1. F. W. von Herrmann, <strong>De</strong>r Begriff..., op. cit, p. 17.2. SuZ, p. [37].3. SuZ, p. [28].4. F.W. von Herrmann, <strong>De</strong>r Begriff..., op. cit, p. 18.5. SuZ, p. [31].303

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