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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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une nécessité : c’est par la pensée d’un Fond résistant à la discursivité que cesarguments sont plus qu’une démarche intellectuelle, voire intellectualiste.L’approche stylistique s’avère encore plus déterminante si l’on considère l’ensemble<strong>du</strong> mode « littéraire » propre à la phénoménologie. <strong>Le</strong> « style » est la manière de fairenaître l’expérience de l’écriture phénoménologique jusqu’à « l’expression pure <strong>du</strong>sens 1 ». Elle ouvre cette « autre époque de l’écriture » comme une expérience procédantau-delà <strong>du</strong> symbolique et <strong>du</strong> textuel, redéfinie par différence dans le « choc » causé parle style lui-même, pour autant que ce style n’est pas une maniera, mais une nécessité dela montrance de l’essentiel <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> lui-même que l’on entend montrer. Ce quifait donc qu’une réécriture par le style reste pertinente au mo<strong>du</strong>s operandi <strong>du</strong>phénoménologue, voire de l’onto-phénoménologue : dans le cas de Henry, il revient àécrire le désenclavement de la Parole qui dit le <strong>phénomène</strong> <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> – mais,néanmoins (et c’est là-dessus que nous insistons), à travers une pluralité de retoursdifférents vis-à-vis de cette origine.Ce qui laisse une « liberté guidée » tant au critique qu’au lecteur. <strong>Le</strong> <strong>phénomène</strong> <strong>du</strong><strong>fondement</strong> est tout le contraire d’un savoir initiatique. <strong>Le</strong> <strong>fondement</strong> répond au besoinphilosophique de persuasion, dans le sens particulier qu’une autre pensée sous-terraineet non-dialectique de l’immanence a su dire :<strong>Le</strong> chemin (via) de la persuasion n’est pas une course d’un bus, il n’a pas de signes,des indications qui puissent être communiqués, étudiés, répétés. Mais chacun a en soi lebesoin de la trouver et dans sa propre douleur l’indice, chacun doit à nouveau se frayerde par soi le chemin, puisque chacun est seul et ne peut pas espérer d’aide que venant desoi-même : le chemin de la persuasion n’a que cette indication : ne t’adapte pas à lasuffisance de ce qui t’as été donné 2 .La persuasion n’est pas une conviction personnelle ou rationnelle, elle n’est pas unerhétorique ; mais elle n’agit pas non plus sans déferler sur le système rhétorique (« fardi se stesso fiamma 3 »). La persuasion n’est pas un sueño de la razón. <strong>Le</strong>bouleversement d’une « notion » par la structuration pédagogique qui suit ne peut pas àson tour être à son tour le <strong>fondement</strong>, mais doit le réécrire comme fondant l’être enpersuadant le lecteur à chaque passage de ce passage, maintenant comme jamaispassage-limite : le <strong>fondement</strong> n’est pas figé, et les notions ne le sont pas non plus.La tentative d’une approche <strong>du</strong> style est née à l’unisson de l’auto-déterminationpédagogique de ce travail comme une critique. Si le style henryen se présente commeune fidélité à l’origine, quel est alors le « style » d’un « travail » sur Henry qui soitconscient que le style de ce dernier est plus qu’un « style » est l’épreuve même desnotions selon leur montrance <strong>du</strong> « concept » de <strong>fondement</strong> ?Si une appropriation préalable de la position <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> pour ainsi dire « en son1. N. <strong>De</strong>praz, Écrire en phénoménologue..., op. cit., p. 91.2. C. Michelstaedter, La persuasione e la rettorica, Milan : Adelphi, 1995, p. 104, nous tra<strong>du</strong>isons.3. Ibid., p. 89.168

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