12.07.2015 Views

F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

champ <strong>du</strong> cogito à ses contenus étrangers, que le dégagement de l’altérité d’autruicomme telle demande.Or, la Seinssphäre sauvegarde les noèmes à son interne, permet aux cogitationesd’appartenir à « l’attitude réflexive » (comme dit Husserl) <strong>du</strong> cogito : le cogito s’ouvreà être un « champ d’expérience » et de méditation, et non pas, comme chez Henry, le<strong>fondement</strong> immanent de l’expérience auto-révélé. La sphère a en outre le privilège demaintenir à l’« extérieur » l’être de l’objet comme exclu de cette sphère et aussi le moid’autrui.La refonte de la « sphère » se greffe sur le problème de l’altérité par le domaine <strong>du</strong>« propre », de l’Eigenheit. Si la <strong>De</strong>uxième Méditation traite de la « sphère d’être » <strong>du</strong>cogito, désignant par là l’ontologie <strong>du</strong> cogito qui se rend sujet à observation – et àpermettre la quête tant de la noèse que <strong>du</strong> noème – la Cinquième parlera de la « sphère<strong>du</strong> propre » et inclura, de manière finalement subreptice, la Nature <strong>du</strong> cogito lui-mêmeet l’analogie d’avec autrui. <strong>Le</strong> saut de l’être à la nature signifie le passage d’uneontologie à la substantialisation d’une ontologie sur une base non-fondamentale ;signifie en effet que le « médiat » n’est plus seulement l’être comme « propreontologique » de cogito, mais le « propre » comme ontologie de l’être-ensemble descogito – ce qui pour une onto-phénoménologie est absurde :Ce que dans la sphère de ce qui m’appartient (d’où l’on a éliminé tout ce qui renvoieà une subjectivité étrangère) nous appelons Nature pure et simple, ne possède plus cecaractère d’ « être objectif » et, par conséquent, ne doit aucunement être confon<strong>du</strong> avecune couche abstraite <strong>du</strong> monde lui-même ou de son « sens immanent ». Parmi les corpsde cette « Nature » ré<strong>du</strong>ite à « ce qui m’appartient », je trouve mon propre corpsorganique (<strong>Le</strong>ib) se distinguant de tous les autres par une particularité unique : c’est, eneffet, le seul corps […] dont je dispose d’une façon immédiate ainsi que de ses organes 1 .Ce passage décisif à la « Nature », que Henry indique (rapidement) comme crucial,perpètre un véritable « délit » phénoménologique.À la différence de ce que fera Scheler, une telle position éloigne la saisie d’autruidans une dichotomie psycho-physique. <strong>Le</strong> « terme médian » est, comme nous l’avonsvu, « nature », renvoyant déjà à un lexique discutable (« nature humaine », « retour à lanature »...), et que les mots de Husserl ne font qu’accroître : au fond, la « Nature » évitele dédoublement de l’expérience d’autrui en deux sphères séparée et incommunicables.La Nature serait le <strong>fondement</strong> de l’apprésentation, de la saisie analogisante. L’unité estdonc « médiée » par la Nature, qui sert à montrer le rapport intersubjectif commerapport à une extériorité résidant cependant sur une synthèse de la conscience quiprésente une phénoménalité spéciale (l’« intersubjectivité »). Ce serait donc la Naturel’ « élément mondain » critiqué par Henry, « Nature » renvoyant à une métaphysique del’objectivité qui prescrit les lois effondée d’une « observation » de l’expérience interne,qui pour Henry est toujours intentionnelle :1. MC, p. 80-81.420

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!