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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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seulement parce que il nous met en face de « son caractère concret, [i.e.] saSelbständigkeit 1 », mais parce qu’ici Henry esquisse le thème de la phénoménalisationdans son sens verbal (« apparaître »), dans « le caractère décisif de l’essence, celuid’être le <strong>fondement</strong> de sa propre manifestation. Être <strong>fondement</strong> de sa propremanifestation c’est justement cela, pour l’essence de la manifestation, être un<strong>fondement</strong> 2 ».C’est en effet à travers l’auto-effondrement <strong>du</strong> monisme que le <strong>fondement</strong> estessentiellement an-historial. C’est la force de la capacité négative <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>.« Cette possibilité a été mise en lumière, elle réside dans la manifestation <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>lui-même, c’est-à-dire de la transcendance comme telle 3 . » Et cela, qui semblecontradictoire, est tout à fait décisif : la possibilité <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> est la manifestation dela transcendance comme révélatrice de son manque formel d’autonomie (il s’agit doncd’une « possibilité » sui generis, méthodique et négative) qui la fait doncinévitablement « reposer », à savoir la fait « être en apparaissant », sur ce qui fait que latranscendance elle-même se manifeste (théorétiquement : l’un, en donnant sa réalité, estson <strong>fondement</strong>, l’autre, en la recevant, n’est pas son propre <strong>fondement</strong> 4 ).La philosophie de la transcendance n’est alors pas seulement marquée par ce quenous avons appelé une « ambivalence », à savoir une même valeur accordée, commechez Husserl, au <strong>fondement</strong> en tant qu’assise concrète des sciences dans une ouvertureaux objets rigoureusement déterminée sous une constitution. Il s’agit d’une hypothèseincontrôlable, d’une vraie ambigüité chez les monistes, d’une « ambiguïté del’apparaître », puisque la transcendance revendiquée par son propre mode de fonder« désigne à la fois la phénoménalité de l’horizon transcendantal et la transcendanceelle-même […] la manifestation de l’horizon n’est possible que par la transcendance,c’est-à-dire justement sur le fond de quelque chose qui lui échappe 5 ». <strong>Le</strong> mode dedonation de l’horizon demeure donc « ignoré ». <strong>Le</strong> fond obscur et inconscient qui va dela théosophie de Böhme jusqu’à l’idéalisme, s’accomplissant en 1929 par Heideggern’est donc pas une métaphore, mais une conséquence précise et directe de l’impossiblemontrance d’un tel « <strong>fondement</strong> » transcendant – avant qu’elle ne soit formalisée parSartre, qui la projettera de manière significative au niveau et de la conscience comme« sans <strong>fondement</strong> 6 » dans L’Être et le néant d’abord et, ensuite, comme « vide » s’autodépassantcomme liberté, « le <strong>fondement</strong> de tous les <strong>fondement</strong>s n’est pas son<strong>fondement</strong> 7 ».L’ambiguïté de la transcendance qui confond « horizon » et phénoménalisation1. EM, p. 259.2. EM, p. 266.3. EM, p. 266.4. Cf. supra, § 2.5. EM, 267.6. J.-P. Sartre, Carnets de la drôle de guerre (1940), Paris : Gallimard, 1983, p. 139.7. J.-P. Sartre, Cahiers pour une morale, Paris : Gallimard, 1983, p. 455.195

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