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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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même temps, il ajoute à propos de la « synthèse passive » d’une kinesthèse (parexemple dans la sensation de l’odeur d’une fleur, qui se conforme en harmonie auxperceptions des autres sens) que cette liaison resterait mystérieuse sans un pouvoirirrémissible. La passivité a pour Henry la fonction de ne pas se distinguer de l’activité(et donc des modalités <strong>du</strong>ales de la réflexion et de la volonté), en même temps où, àtravers la notion d’habitude, se donnait de manière corrélée celle de répétition ; cettenotion qui, de par son propre pouvoir, réitérait le potentiement des signes sur lesquelsnotre vie se penche afin de réintro<strong>du</strong>ire ses modalités immanentes. Cela nous porte àconsidérer la recherche génétique que la refonte <strong>du</strong> biranisme permet.L’apparition-limite de la peau. <strong>Le</strong>s nœuds critiques <strong>du</strong> support à l’effortet le « critère d’extériorité ».Afin de penser une passivité qui, dans son propre mouvement de l’effort, dans sacausalité, génère les idées, nous voulons mettre en évidence deux possibilités derecherche génétique.La première concerne la compréhension henryenne très restreinte de la théorie <strong>du</strong>double emploi des signes, exprimant l’exigence de signifier l’être à partir de l’intérieurde l’expérience sensible. Comment, en effet, nous pensons la causalité parmi les choses<strong>du</strong> monde ? Y a-t-il une analogisation à l’œuvre entre mon corps et ma représentation<strong>du</strong> monde ? La fondation est-elle un processus d’analogie, redoublant l’effort ?L’exemple que prend Henry est celui de la vision, modèle de l’ek-stase : « le signe"voir" a justement un double emploi et désigne aussi bien l’œil, ou <strong>du</strong> moins une partiede celui-ci, que l’expérience interne transcendantale de la vision 1 ». L’œil est« l’éten<strong>du</strong>e », la pure représentation de la vision. Henry tente ainsi de configurer lesdeux sous la forme explicitement dite d’un « rapport ». <strong>Le</strong> « signe » chez Biran nevoulait au début rien dire d’autre que ce qui se rapporte (« en aide ») à la « chosesignifiée », il sert « à l’indivi<strong>du</strong> à se remettre dans un état où il a déjà été » et à fournir« ainsi une prise à sa volonté, un point d’appui pour se modifier lui-même 2 ». <strong>Le</strong>« premier Biran », en effet, voyait que la représentation [<strong>du</strong> signe] comme un pouvoirde « potentier » la capacité <strong>du</strong> corps par l’habitude. Henry, en revanche, ne voit en celaqu’une sorte de similitude, celle <strong>du</strong> corps objectif qui se rapporte à son « êtreoriginaire ». L’intention est de réfuter par là cette tendance biranienne à une co-actionde la représentation, et la création d’une critériologie des signes entre « naturels » et« vides d’idées » : le signe « réclame » pour Biran toujours une « idée » (= une« catégorie » au sens henryen). Cette distance inévitable entre signe et idée, sansrecon<strong>du</strong>ction immédiate à la subjectivité, est pour Henry insoutenable. Il prend soinalors de ne citer que le « deuxième » Biran, sans doute le plus « mature »1. PPC, p. 154.2. M. de Biran, Œuvres, II : Influence de l’habitude sur la faculté de penser, Paris : Vrin, 1987, p. 153380

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