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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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possible penser autrement que les notions). Ils vont en effet plus loin, se situant sur lacrise <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>. Ils sont les plans d’irré<strong>du</strong>ctibilité de « l’être qui est en semanifestant », <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>, en tant que « pouvant l’être », demeurant effectivementdans la capacité négative, et non pas seulement l’être tout court, et non pas le« pouvant » tout court 1 . La tripartition est pédagogique (correspondant chacun aux troischapitres et leur donnant leur titre, structurant ainsi le <strong>phénomène</strong> <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> etcette deuxième partie) ; mais la « pédagogie » n’est rien d’autre qu’une transmissionintersubjective de l’épreuve pour autant qu’elle est réelle, comme nous le verronsbientôt. L’immanental n’est donc pas un <strong>phénomène</strong> <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> : ilrépond toutefois à une structuration des épiphanies visant à mieux le montrerpédagogiquement : ce qu’on appellerait autrement son « argumentation », sa rigueur, sa« logique » même.L’immanental est donc d’abord une sorte de méta-notion structurantpédagogiquement les épiphanies, celles qui sont les « notions » <strong>du</strong> Dire. L’épreuve, loind’être une affaire privée de l’auteur et <strong>du</strong> lecteur de ses pages ou de « Michel Henry »,est intersubjective, pour autant qu’elle nous arrime à chaque fois aux épiphanies, enéprouvant la valeur critique (de la crise au fondé). <strong>De</strong> surcroît, les méta-notions ne sontpas présentes telles quelles chez Henry : c’est nous qui les intro<strong>du</strong>isons.L’intranquillité, l’intensité et l’intraçable révèlent la capacité négative <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>, lepouvoir de résister à la critique de la transcendance et de se renouveler en disposant lesnotions à nouveaux frais. Mais à différence des notions, les méta-notions sontoriginales et n’ont pas les ambiguïtés qu’il y a chez Henry (elles tiennent compte <strong>du</strong>parcours fait pour dire la montrance <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>), cherchant d’autres références queles termes bouleversés de la métaphysique. Elles ne sont pas exhaustives ni définitives :elles vont de paires avec la structuration et avec la refonte. <strong>Le</strong>s immanentaux, en effet,ne peuvent pas <strong>du</strong> tout être repris dans un ef<strong>fondement</strong>, tout en le pouvant, tout en lerendant phénoménalement possible, et tout en sortant le <strong>fondement</strong> d’un dangerhypostatique, malgré la crise au fondé. <strong>Le</strong> <strong>fondement</strong> peut de manière immanentefonder, il en a sa puissance : les immanentaux sont des Potenzen non-ek-statiques <strong>du</strong><strong>fondement</strong> 2 .<strong>Le</strong> <strong>fondement</strong> peut fonder, le <strong>fondement</strong> peut le fondé, le <strong>fondement</strong> montre lefondé, le <strong>phénomène</strong> montre la manifestation <strong>du</strong> monde. Cette causalité immanenten’implique pas une transitivité réelle : les Potenzen ne sont pas des modes d’être ou des1. <strong>Le</strong> <strong>fondement</strong> montrera que son épreuve se tient, à chaque passage (à chaque partie de la structuration)à un pas seulement de son écroulement dans l’une des apories qui traverse l’immanence <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>onto-phénoménologique : une trans-phénoménalité, une phagocytose ou une ostension. On peut penserles trois apories comme étant répétées dans un mouvement inverse à leur numération dans les troischapitres qui suivront, étant donné que la dernière, qui est la plus difficile et la plus importante aussi, aoffert un appui à son dépassement.2. Cf. F.W.J Schelling, Exposé de l’empirisme philosophique (1836), dans Essais, Paris : Aubier, 1946,p. 501. Il faudrait penser ses Potenzen sans l’ek-stase <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> schellingienne : peut-être l’un desthèmes le plus sé<strong>du</strong>isant pour un travail à venir.157

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