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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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dans son immanence [...] « distincts sans être séparés », [...] pur différents l’un pourl’autre 1 .Sans vouloir entrer dans un débat au sujet de la philosophie biranienne en ellemême,limitons-nous à des remarques qui peuvent nous ouvrir à la genèsefondationnelle qui s’opère dans un simple aperçu de la refonte <strong>du</strong> biranisme.S’il est vrai que Biran avait intro<strong>du</strong>it une distinction immédiate entre les deux termesde l’effort (ils ne sont sans doute pas la même chose à l’égard de l’expériencetranscendantale subjective), une « pure différence comme telle », « différence qui porteà penser, qui est la pensée en acte 2 », il n’est pas non plus vrai que Henry ait voulu lesré<strong>du</strong>ire à une « unité » quelconque, notamment en « fusion ». P. Montebellosurenchérit, alors, sur l’immanence (sur laquelle, on l’a vu, il est possible de ralliertoutes les incompréhensions sur Henry, en bonne partie à cause de l’incompréhension<strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>) comme « immanentéisant » la transcendance derrière « ledogme de la transparence 3 ».Comme le met en évidence P. Montebello, le problème reste donc, encore une fois,de penser comment serait-il possible de comprendre le rapport entre immanence ettranscendance derrière une fondation, et quel sens aurait ce rapport non-séparant, nondichotomisant.La lettre <strong>du</strong> biranisme ne nous vient pas en aide : elle relève deux termesen liaison absolue, mais qui sont tout de même distingués absolument.L’effort ou le mouvement n’est représenté qu’autant que nous nous séparonsentièrement de l’être auquel nous l’attribuons ; ainsi par cela même que le dernier estconnu comme objet ou <strong>phénomène</strong> étranger, il ne peut être senti dans sa cause, ni parconséquent sa cause ne peut être sentie comme en lui ou comme il est lui-même 4 .<strong>Le</strong> différend Henry/Biran sur la passivité résiderait dans l’idée d’originarité implicitedans le <strong>fondement</strong> onto-phénoménologique. Malgré les « efforts » de Henry lui-même,la validité de la fondation (et son intelligibilité) reste soumise au corps subjectif. Pour P.Montebello comme pour Biran, on ne peut se contenter de ramener tout « à un fond »,sans pour autant expliquer en quoi ce fond ne phagocyte pas le non-fond, le en-dessus<strong>du</strong>-fond,ce que nous avons dit dans la deuxième aporie.Selon Henry, il y a en effet un « <strong>du</strong>alisme » sous-jacent à la pensée biranienne,provenant d’un schéma cartésien, qui est plutôt celui des Passions de l’âme : « lesthèses biraniennes qui relèvent <strong>du</strong> <strong>du</strong>alisme concernent essentiellement l’instinct, lasensibilité, l’affectivité, l’imagination [...] se réfèrent à la vie organique de l’homme 5 ».Cela provoque des très graves malenten<strong>du</strong>s au biranisme : la vie organique impliqueraitune sorte de vie psychologique inconsciente, exprimée par exemple dans « le non-sens1. Ibid., p. 128-129.2. « <strong>Le</strong> monisme et le <strong>du</strong>alisme sont obstinément des philosophies de la passivité. Et c’est pourquoi cesont des philosophies de la représentation », Ibid, p. 273.3. Ibid., p. 130.4. Maine de Biran, Essai, op. cit., p. 232.5. PPC, p. 215.378

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