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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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phénoménologiquement la phénoménalité comme telle. <strong>Le</strong> retrait, à la limite, serait àrechercher au sein de la phénoménalité comme telle, à savoir appartiendrait comme« Parousie » à la phénoménalité (= la Nuit, l’invisible), et non pas au sein <strong>du</strong> monde etde la chose. La méthode ne se laisserait pas guider, mais se manifesterait à son tour àmême de la « chose » montrée : tel est la méthode de l’onto-phénoménologie <strong>du</strong><strong>fondement</strong>.Dans son originalité, cette position n’est pas exemptée de deux problèmesprincipaux : 1) la phénoménalisation, le <strong>phénomène</strong> de la phénoménalisation, ne gardet-ilpas un être-recouvert qui lui fournit son contenu phénoménal ? ; et 2) ne perd-onpas de vue la phénoménologie intentionnelle, qui, dans un clivage énorme, seretrouverait à devoir s’expliquer sur une dichotomie de sa méthode, transie par unedéchirure ? <strong>Le</strong> tiret de l’onto-phénoménologie, n’est-il pas la cicatrice de cetteblessure ?Voici la réponse de Henry aux deux questions :C’est précisément la <strong>du</strong>plicité de l’apparaître qui fait que le concept de méthode a lasignification que nous lui donnons habituellement et qu’il revêt dans sa déterminationhusserlienne, celle d’un faire-voir dans la vue pure, d’une monstration directe et, d’autrepart, celle de la Voie. Mais l’enracinement <strong>du</strong> logos dans le phainomenon n’offre aucunparallèle à la Parole de la Vie. La seconde fonde le premier et le rend possible. Il n’est devoir que vivant, sur le fond en lui de ce non-voir le plus essentiel qui se nomme pathos.C’est pourquoi encore le célement qui habite toute vérité n’est pas la négation formelle,hypostasiée à titre d’entité philosophique pourvue désormais d’une autonomie illusoire,de la phénoménalité <strong>du</strong> monde, [...] ; il est l’Archi-révélation de la Vie en sa positivitéirré<strong>du</strong>ctible – l’Objet de la phénoménologie 1 .Il faut donc comprendre, par-delà sa lecture rapide <strong>du</strong> § 7, que le « célement »heideggérien ne pourrait pas être pour Henry un contre-concept, mais, à la limite, seraitle concept de <strong>phénomène</strong>, si par « <strong>phénomène</strong> » on envisage la phénoménalité (ce quiest pour le moins improbable chez Heidegger, sous peine de contredire tout sonpropos).Dans le passage cité ci-dessus, nous avons une phénoménalité couverte, en retrait,mais dans un retrait qui n’est pas <strong>du</strong> tout celui heideggérien <strong>du</strong> « verborgen sein » 2 .C’est un « Archi- », « la Voie » (la seule phénoménalité qui nous ouvre à la véritablephénoménologie), qui fonde un autre type de phénoménalité, celle de la transcendanceet de la « vision » mondaine.La position heideggérienne est donc critiquée dans ce qu’elle voulait, pour autant etconsciemment, dépasser : un originaire privée de l’affairement au monde dans lequel leDasein se trouve « toujours déjà » à agir. La même attitude méthodologique réapparaitchez J.-L. Marion, promptement répété par la refonte henryenne de 2002 : si elle nebouge pas sur un terrain « mondain », mais sa notion <strong>du</strong> « <strong>phénomène</strong> [qui] se donne »1. PM, p. 133-134, italiques nôtres.2. SuZ, p. [36].307

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