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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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D’ici l’idée d’infondation, qui va à l’encontre <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> et encoreplus à l’encontre de toute fondation de et par le <strong>fondement</strong>. Pour Henry l’altéritéd’autrui devrait être immédiate, non pas vers le « monde », vers la transcendance, maisvers son interne : l’immédiat d’autrui n’a pas besoin de la transcendance <strong>du</strong> mondepour apparaître en tant qu’« autrui ». Autrui est immédiat, puisqu’il participe de lamême structure. Il n’a pas besoin de reconnaissance, même pas de reconnaissanceimmédiate. Il est certes dans le monde, mais non pas éprouvé comme autrui dans lemonde.Nous avons pu parler dans le § précédent d’une idolâtrie de l’altérité d’autrui,puisqu’il nous semble que Henry retombe dans une absolutisation d’Autrui (autruipasse par la Vie). Or, à partir <strong>du</strong> moment où autrui « rentre » dans l’immanencemle<strong>fondement</strong> s’hypertrophie jusqu’à une auto-radicalisation qui va inclure un motimpossible pour le <strong>fondement</strong>, un mot sans épiphanie (au sens fondamental). Et ce nom,qui n’est plus une notion mais seulement « un nom », qui sort <strong>du</strong> Dire par sa propreintériorité, est le nom de « Dieu ».L’écart interne : le lien religieux.Il est rarement intéressant de montrer les thèses fondamentales d’un auteur sur labase des expériences de sa propre vie, même (ou surtout) pour un philosophe de lasubjectivité vivante. Il faudrait laisser cela aux biographes. En même temps, un travailcritique ne peut s’exempter de penser qu’à travers l’œuvre <strong>du</strong> concept faite par l’auteur.Exception faite pour le résumé apologétique de Anne Henry dans le dialogue avec J.<strong>Le</strong>clercq 1 , nous ne disposons pas de biographie de notre auteur. Elle aurait été utiledans le cas précis où l’affaire de la pensée montre une évolution « radicale » en sonpropre sein. Plutôt que d’utiliser dogmatiquement les ruptures et les continuités afin dejustifier une lecture comme meilleure qu’une autre (et souvent on a tendance à penserles phases en terme de progrès, alors que rien ne nous légitime a priori à cela), livronsnousà un principe herméneutique de base : la radicalisation ayant eu lieu à propos del’altérité d’autrui, dont on ne connaît pas encore si elle est vertu ou défaut, a donnénaissance à une solution tardive qui, <strong>du</strong> moins, n’était pas « clairement impliquée »dans la première philosophie.Dans le § précédent, au sujet de l’altérité d’autrui, nous avons parlé de« radicalisation » des genèses fondationnelles dans une infondation. La solutionhenryenne dans Phénoménologie matérielle, celle de la communauté envisagée selon le« dénominateur commun » de la Vie qui habite chaque vivant, sans monde, sa« coextension au Tout de la vie en lui » est celle-ci : « le vivant ne s’est pas fondé lui-1. A. Henry, J. <strong>Le</strong>clercq, « Michel Henry (1922-2002). Entretien en manière de biographie », J.-M. Brohm, J. <strong>Le</strong>clercq (éd.), Michel Henry, op. cit., pp. 7-50.430

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