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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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demeurer en soi, d’apparaître en tant que « s’auto-apparaître », de pouvoir recevoir sonpropre mode de donation et d’en faire qu’un avec lui. Et, même si l’idée de « réalité »répandra sa signification au-delà de son aspect « récepteur » (notamment dans le Marx),ce qui est clair, en tout cas, c’est que l’être doit faire preuve de sa réalité. La réalitén’est pas plus fondamentale <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>. Une telle « question » serait d’ailleursoisive, puisque l’une est l’autre, au point que Henry écrive : « la réalité <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>est dans le pouvoir de pro<strong>du</strong>ire ce qu’il fonde 1 ». <strong>Le</strong> <strong>fondement</strong> est la réalité, bien quela « réalité » ne puisse pas, en elle-même, montrer en elle seule la complexité de laproblématique <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> – et notamment ce qui sera appelée la « fondation » (eneffet, la réception de l’horizon comment peut-elle se rapporter à une transcendance ?).Similairement à l’ « originaire excédence », la « donation de la réalité » est uneformule encore théorético-formelle. Et cela pour une raison qui est la nôtre : elle nepourra constituer une explication onto-phénoménologique appropriée <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>. Ladonation de la réalité ne peut en effet rendre compte <strong>du</strong> caractère « donateur de réalité »de ce même <strong>fondement</strong>, puisqu’on ne comprendrait pas, sans la notion d’auto-affection,comment le <strong>fondement</strong> fonderait bien une transcendance destinée à rester telle (=destinée à recevoir de la réalité par l’immanence). À ce stade, encore liminaire, nousn’en pouvons dire davantage : nous risquerions de laisser inaperçu le renouvellementphénoménologique <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> dès le surgissement de celui-ci au sujet de laphénoménologie, et d’opérer bien pire qu’une « urbanisation » (selon le mot deHabermas au sujet de l’heideggérianisme de Gadamer) des motifs henryens : on« bétonnerait » , avant tout, l’originaire.L’être, dans la théorie de l’apparaître double, garde aussi un pouvoir propre à soi,dont la différence se tient dans sa réalité ; c’est toutefois un pouvoir incapable, aumoins, d’agir sur le premier « <strong>fondement</strong> originaire », pour le dire ainsi. Il estsimplement incapable de fonder, de manifester sa propre phénoménalité. L’ef<strong>fondement</strong>ne serait pour Henry que la démonstration de cette impossibilité : une impossibilité desaisir la phénoménalité en elle-même.Or, qu’est-ce la théorie de « l’apparaître double » ? Quand est-elle née ? Quellefonction a-t-elle ?Yamagata, proposant cela comme une autre lecture de L’Essence de la manifestation(et donc, en 1991, en croyant ouvrir ce qui sera probablement exploité de plus en pluspar la seconde philosophie à partir de 1996) disait que la renouvellementphénoménologique ren<strong>du</strong> possible par la philosophie de Henry ne consisterait au fonden rien d’autre qu’à faire que cette rose reste la rose que je regarde, dans sa réalité, etque ce moi qui la regarde soit bien ce moi qui la regarde – que l’immanence et latranscendance sont faites pour rester là, chacune avec sa phénoménalité propre 2 . En1. EM, p. 248.2. Y. Yamagata, « Une autre lecture de L’Essence de la manifestation : immanence, présent vivant,altérité », <strong>Le</strong>s études philosophiques, 2, 1991, p. 173-191 (qui reprend à son tour les résultats de «95

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